Théâtre : Anouk Grinberg la révoltée
Elle est Elizabeth, femme de Félix, Hervé Briaux, banquier, qui ne connait que le parfum des billets, le bonheur de compter son argent. Son épouse, dévouée, fait fructifier sa fortune. Mais un soir, elle explose, scène de ménage, elle annonce qu'elle part. La captive des conventions bourgeoises veut tout simplement rêver, respirer, c'est un monologue bouleversant, scandaleux pour l'époque. Mais Villiers de l'Isle-Adam, adepte du tragique, fait revenir Elizabeth après seulement quatre heures dans la nuit froide, On a cru avec elle, qu'elle allait se libérer, mais il est trop tard, elle n’en est plus capable.
La langue sonne classique, mais c'est, malheureusement, toujours contemporain.
On pense à l'héroïne d'Eric Rheinardt, qui évoque d'ailleurs, Villiers de l'Isle Adam dans "l'amour et les forêts", son dernier roman, ici, le choc, c'est le retour, la retraite de la femme vaincue. Anouk Grinberg, qui survole la mise en scène, trop attendue, réalise une fois de plus une belle performance et elle avoue qu'elle a eu du mal au début avec la défaite de son personnage. Une pièce courte, une heure vingt, coup de poing, qui vaut essentiellement pour la puissance du texte et l’interprétation d’Anouk Grinberg.
"La révolte" de Villiers de l'Isle-Adam, mise en scène Marc Paquien, au théâtre des Bouffes du Nord à Paris jusqu'au 25 avril.
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