Sylvie Le Bihan : Traité de l'égoïsme contemporain
Sylvie Le Bihan aime choisir des personnages peu aimables, c'est risqué, mais ça marche. Marion, quadra, parisienne, bobo est bien outillée pour crisper le lecteur... Elle fait trop la maline en courant du lit conjugal à celui de son amant et quand sa vie vole en éclats, on ne la plaint pas. D'autant moins qu'elle persiste dans un égoïsme décrit ici comme un mal social.
Paumée, elle suit jusqu'en Bretagne un inconnu, pas pour le sexe, il préfère les hommes, mais comme on s'accroche à une bouée. Sylvie Le Bihan, à grands coups de dialogues acides, joue avec les clichés en mettant en scène un huis clos au bord de l'océan dans une Bretagne hivernale, où cet homme livre ses secrets terribles à cette femme qui le considère comme un plouc de province.
Un constat juste sur le nombrilisme actuel
L'auteur n'est pas tendre avec son personnage féminin. C’est un constat sévère mais juste sur le nombrilisme actuel, une progression du lecteur vers l'empathie, quand même, pour ces deux paumés. Et un style, qui s'affirme, Sylvie Le Bihan écrit beaucoup de dialogues cinglants, qui sonnent juste.
"Là où s'arrête la terre " de Sylvie Le Bihan est édité au Seuil.
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