Sortie de "Gravity" : une expérience inédite au cinéma
Du Voyage dans la Lune , de Méliès à 2001, l'Odyssée de l'espace , de Kubrick,
le cinéma a proposé de nombreux voyages dans l'espace, et certains inoubliables.
Mais Alfonso Cuarón dispose aujourd'hui de technologies que ses prédécesseurs
n'avaient pas et surtout il en fait bon usage pour nous emmener véritablement
aux cotés de deux astronautes en perdition dont il raconte l'hallucinante dérive
au coeur de l'univers.
Deux astronautes dont la navette a été détruite par une
pluie de débris, et qui vont errer ensemble avant que la plus novice des deux,
incarnée par Sandra Bullock, ne se retrouve seule ballotée, culbutée, chahutée
par l'infini entre deux stations spatiales bonnes pour la casse.
En apesanteur
Alfonso Cuarón réussit à faire de nous le troisième
astronaute, grâce à une 3D qui nous enveloppe, grâce à des technologies qui véritablement
donnent la sensation de l'apesanteur. Il a notamment harnaché ses comédiens et
a joué avec eux tels des marionnettes dans un cube truffés de caméras. On a le
vertige, le souffle coupé par la peur mais aussi la beauté de la Terre vue d'en
haut.
Gravity est clairement une réflexion sur notre capacité à
tous à lutter ou non pour vivre ou survivre. Une thématique assez classique,
assez attendue, mais servie par une belle métaphore avec cette dérive dans
l'espace. Une dérive qui, au fond, est celle, comme le souligne le cinéaste, de
cette femme qui a vécu un drame personnel, et qui va avoir le choix entre se
laisser dériver ou bien lutter pour sa survie.
Un futur succès international ?
Le film affole l'Amérique et pourrait être le succès de
cette fin d'année en France aussi. C'est ce qu'espèrent les exploitants car la
fréquentation est assez morose depuis quelques mois et tout le monde attend la
locomotive qui pourrait lui redonner des couleurs.
Gravity en a le potentiel. Depuis trois semaines, il est à
la tête du box office aux Etats-Unis où il a d'ores et déjà marqué l'histoire,
puisque plus de 80% des recettes ont été récoltées dans des salles qui le
projettent en relief. Cela montre bien que lorsque la 3D est justifiée, ce qui
est loin d'être toujours le cas, elle séduit.
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