Marie Laberge est aux côtés de ceux qui restent après le suicide
Ceux qui restent ce sont celles et ceux que Sylvain, 29 ans, abandonne avec la vie, sans laisser d'explications. Il y'a les parents, dont le couple ne résistera pas à la tragédie, la femme qui transfère tout son amour sur le fils et la maîtresse, celle qui transforme la tristesse de la perte en une énergie vitale. Marie Laberge est dans le dur de cette réalité irréelle aux yeux des proches du suicidé. Elle n'écrit pas un portrait en creux de l'absent, qui reste aussi mystérieux pour le lecteur que son geste. Elle donne la parole à ses personnages, un par un, chapitre après chapitre, ils disent la possibilité ou pas de la vie sans l'autre. Certains récits se croisent comme Charlène, la maîtresse croise le père qui vient régulièrement prendre un verre dans le bar où elle travaille.
Marie Laberge n'a pas la prétention d'énoncer des vérités sur le suicide
Elle se contente de parler de l'après, dans un style organique où la langue québécoise est livrée telle quel. Le lecteur est un peu dérouté par autant d'expressions fleuries inconnues en France, mais très vite, il en découvre le sens et en apprécie la musique, le rythme, c'est aussi une photographie sociale dans laquelle le langage dit, là-bas comme ici, beaucoup de celui qui parle.
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