Malgré les menaces, "Un Français" sera visible dans une soixantaine de salles
Il reste difficile de savoir si certains exploitants ont eu peur des représailles, suite aux insultes sur les réseaux sociaux provenant souvent des sphères d'extrême droite (c'est ce que suppose le cinéaste), ou s'ils ont estimé que le film n'était pas assez porteur pour remplir leurs salles, en tout cas, s'il n'y a pas de boycott, il y a incontestablement une frilosité face à un sujet très rarement traité dans le cinéma français : l'extrême droite.
Ce sujet, le cinéaste le traite au travers du parcours sur trente ans d'un skinhead, des ratonnades et autres affrontements ultra violents dans les années 80 à une sorte de dégoût et de honte qui vont l'amener progressivement à se débarrasser de cette haine, et à sortir de cette mouvance, le tout sur fond de progression et de quête de respectabilité du Front National.
Pas de discours moralisateur
"Un français" est un film à voir, parce qu'il a le mérite d'empoigner ce sujet sans aucun discours moralisateur. Malgré des ellipses parfois déroutantes, le personnage principal est dessiné et joué par Alban Lenoir avec beaucoup d'intensité. Le film pose de vraies questions sur la violence et sa banalisation et mérite de provoquer le débat que souhaite le réalisateur, dans les salles, loin des insultes et des invectives qui ont fusé sur le web.
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