Louise Attaque, l'expérience des retrouvailles
Pour être franc, le changement de son, ce n'est pas plus mal ; à force de succès, Louise Attaque s'était un peu enfermé dans un style qui ne convenait pas forcément à l'esprit d'origine. Aujourd'hui, ce nouvel album est plus fidèle aux amours anglo-saxonnes du groupe. Après dix ans de séparation, et le départ du batteur Alexandre Margraff, les cartes sonores ont été rebattues, sous la houlette d'un jeune producteur anglais, Oliver Som. Fini les grandes envolées, place à la finesse des arrangements et un espace un peu plus restreint. Quitte à déstabiliser les fans historiques ? Un risque assumé notamment par le violoniste du groupe, Arnaud Samuel : "C'était un peu volontaire pour montrer qu'on avait envie de changer de son, de direction musicale, même si cela ne se retrouve pas forcément sur l'ensemble des morceaux ".
Les temps ont changé, et l'ordinateur a fait irruption dans le son et la méthode de travail de Louise Attaque. Les directions empruntées sont nombreuses ; c'était certainement une nécessité dans le cadre d'une reformation.
Retrouvailles pas forcées
Mais pourquoi, justement, se reformer ? L'histoire n'était pas terminée, répond le trio. Ils se sont lentement retrouvés, après s'être éloignés, écrivant et enregistrant à Paris, Londres ou Brighton. En dix ans, ils n'ont pas arrêté de travailler, le chanteur Gaëtan Roussel sortant notamment deux albums solos et produisant pour d'autres artistes comme Alain Bashung. Ces expériences ont nourri les retrouvailles.
"C'est une continuité, au-delà de Louise Attaque, de ce qu'on est devenu" (Gaëtan Roussel)
Court, percutant et homogène, Anomalie est un bon album de retrouvailles. Le signe qu'il reste encore des choses à écrire pour Louise Attaque.
Anomalie , Louise Attaque (Barclay). Disponible. En tournée dans toute la France.
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