Les lois de la gravité : drôle de drame
Le roman de Jean Teulé est de nouveau adapté au théâtre cinq ans après sa création à Avignon et deux ans après sa transposition au cinéma dans Arrêtez-moi.
L’histoire se déroule dans le commissariat d’une petite ville portuaire. Dans un bureau aux peintures défraichies, le policier de permanence reçoit la visite d’une jeune femme qui vient avouer quelques heures avant la prescription, le meurtre de son mari survenu dix ans auparavant. Elle lui raconte son histoire, les circonstances dans lesquelles elle a poussé cet homme violent qui la frappait depuis le balcon de leur appartement et la culpabilité qui la ronge. Tout au long de la pièce, le policier qui n’aspire qu’à passer une nuit tranquille va la dissuader de se dénoncer et tenter ainsi de la sauver.
Du rire aux larmes
Dans cette pièce ancrée dans l’univers du polar, le drame et la comédie se mélangent. On est ému par le désespoir et la fragilité de Florence Loiret Caille qui incarne avec tant de vérité cette femme perdue et déterminée à aller en prison. On s’amuse du décalage et de la fantaisie de Dominique Pinon, parfait en policier désabusé. Cet être bourru va finalement confier à celle qui est venue s’accuser, ses angoisses, ses peurs face à la violence qu’il côtoie dans son métier. A ces deux êtres qui confrontent leur vie et leur solitude dans le huis clos du commissariat, il faut ajouter un troisième personnage, un gardien de la paix, joué par Pierre Forest, figure solide et bienveillante. Ces trois personnages, cabossés par la vie et pétris d’humanité sont portés par trois comédiens remarquables qui donnent à la pièce intensité et profondeur.
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