Culture d'été. "Hurlements", le film de loup-garou culte de Joe Dante

Hurlements n'est pas un film forcément très connu, même si les amateurs de cinéma d'horreur sont incollables à son sujet. C'est pourtant un film qui gagne à être découvert ou redécouvert, pour plusieurs raisons. L'histoire, plutôt ambitieuse et dense pour un film de genre de l'époque, est celle d'une journaliste de télévision harcelée par un tueur en série, qui part se reposer dans un centre médical au bord de l'Océan Pacifique, mais se retrouve face à une communauté de loups garous.

Pour Joe Dante, la valeur ajoutée de cette nouvelle version est une évidence : "Vous savez, jusqu'à ce que Canal + décide de faire une copie numérique du film, il était très compliqué à voir ! Chaque fois qu'un festival voulait le programmer, je devais leur donner ma propre copie argentique, qui commençait à être en sale état et même à s'effacer, et j'avais peur que ça devienne un film perdu, comme plusieurs films indépendants de l'époque. Ce sont les mêmes images qu'en 1981, mais c'est plus joli grâce au numérique, on a pu par exemple retravailler les couleurs et le contraste", assure le réalisateur à franceinfo.

Joe Dante ne tourne plus, ou presque

Bien accueilli par les critiques à l'époque, et récoltant 17 millions de dollars au box-office américain pour un budget d'un million, Hurlements est un succès, qui permet à Dante de se faire remarquer par un certain Steven Spielberg, qui lui confie d'abord un segment du film La quatrième dimension avant de lui donner pour la Warner le projet Gremlins, film qui deviendra culte pour toute une génération, et fera un carton planétaire dans les salles.

Malgré de très beaux films ensuite : L'aventure intérieure, Les Banlieusards, Panique sur Florida Beach ou encore Small Soldiers, Joe Dante ne connaitra jamais la même réussite commerciale, et aujourd'hui il ne tourne plus ou presque. Et, si on le sent très amer, il se fait sage : "Il faut être philosophe. Quand on arrive à un certain âge, et quand on regarde la filmographie de gens comme Billy Wilder ou John Ford, ils faisaient toujours des films, mais qui étaient déconnectés du public parce que les réalisateurs eux-mêmes ne captaient plus l'air du temps. Et je pense que ça arrive à tous les réalisateurs, même s'il y a quelques exceptions comme Ridley Scott par exemple, qui continue d'enchainer les films. Je ne pense pas que j'aurais assez d'énergie pour faire comme lui."

Joe Dante a tout de même récemment officié comme consultant sur la série animée Gremlins : les secrets du Mogwai, qui sera bientôt visible en France.