"L’économie du couple", de la séparation en temps de crise
C'est malheureusement un phénomène nouveau : de plus en plus de couples doivent encore cohabiter après la séparation, quand l'un des deux n'a pas les moyens de se loger ailleurs. Ici c'est Marie, Bérénice Béjo, qui est propriétaire des murs, elle quitte Boris, Cédric Kahn, mais lui ne partira que quand il aura touché sa part. Artisan foutraque, il a fait les travaux quand tout allait bien dans le couple, à l'heure de la rupture, la maison devient bien plus qu'un enjeu financier pour le réalisateur Joachim Lafosse : "Cette maison est un symptôme derrière lequel il y’a des causes mille fois plus complexes que la question d’argent, chacun veut en fait être reconnu".
La force de ce film, c'est sa subtilité, il évite les pièges du parti pris, il n'y a que des vaincus dans cette histoire, même si Cédric Kahn défend farouchement son personnage, le fauché plaqué par une femme plus aisée. "Le conflit de classes entre elle et lui n’est pas un problème au début de leur histoire d’amour, il sera central quand les choses se délitent " dit cédric Kahn, acteur magnétique. Les deux jumelles qui jouent les filles du couple sont parfaites, Cédric Kahn et Bérénice Béjo livrent un duel au cordeau et dans ce mélo sur fonds de crise, la scène où la famille se retrouve le temps d'une danse improvisée vaut son pesant de kleenex.
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