Le cabaret tragique de David Lescot à la comédie française
800 pages, 220 scènes, 50 pièces musicales, 500 personnages, le satiriste-dramaturge autrichien a laissé un récit monumental, que David Lescot a transformé en cabaret tragique. Nous sommes à Vienne, à l'arrière, où Karl Kraus a noté les conversations aux terrasses des cafés, compilé des articles de presse et c'est toute la bêtise du nationalisme qui apparaît alors qu'au front c'est la boucherie. En fond de scène sont projetées des images d'époque, un pianiste les accompagne comme au cinéma muet et les quatre comédiens du français sont une foule de personnages, crieur de journaux, officiers planqués, affairistes, femme de soldat, Denis Podalydès se multiplie dans ces rôles qui vont du comique au tragique. Le quatuor également composé de Sylvia Bergé, Bruno Raffaelli et Pauline Clément récemment arrivée au français excelle dans cet exercice autant musical que théâtral.
On s'en amuse au début puis monte la monstruosité de cette guerre et le mépris pour la chair à canons, le peuple qui se fait massacrer au front.
"Les derniers jours de l'humanité" de Karl Kraus, mis en scène par David Lescot au théâtre du vieux colombier, la deuxième salle de la comédie française, c'est jusqu'au 28 février.
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