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"La patience du franc-tireur", Arturo Perez Reverte chez les graffeurs

L'écrivain espagnol qui collectionne les best-sellers dans le monde entier, notamment avec les sept épisodes des aventures du Capitaine Alatriste, mène l’enquête dans le très codifié milieu du street art. "La patience du franc-tireur" (Seuil), un polar qui sent la peinture aérosol.
Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (©Seuil)

Et on est loin du 17ème siècle épique à la Dumas, ce roman est à la fois un polar et une plongée dans l'univers de l'art de la rue, autour d'une figure mythique, d'un héros du tag, Arturo Perez Reverte crée un personnage fascinant, Sniper, star mondiale du graffiti, surdoué, agressif, radical, qui bombe dans les endroits les plus fous, on ne connait pas son visage, la police ne l'a jamais arrêté.

On pense à Banksy, l'anglais aux pochoirs drôles et poétiques, mais Sniper a en lui une violence, il signe ses tags d'une mire de fusil, devenu un Dieu vivant pour les plus jeunes, ils les lancent dans des défis fous, certains y perdent la vie, comme le fils d'un milliardaire espagnol tombé de la façade d'un immeuble, le père veut la peau de ce Sniper.

Il n'est pas le seul à le courser, l'autre personnage clef de ce roman haletant, c'est Lex, une spécialiste du street art, mandatée par un éditeur qui veut faire à Sniper une colossale proposition: sortir de la clandestinité, exposer au MoMa à New York et évidemment gagner beaucoup d'argent. Cette traque passe par Madrid, Lisbonne Vérone et s'achève à Naples où Sniper est protégé par une garde prétorienne de jeunes mi-tagueurs mi-maffieux.

Arturo-Perez Reverte nous plonge dans cet univers fascinant, c'est une critique acerbe de l'art contemporain et comme lui, on se demande sans cesse si ce Sniper, puriste, radical est un mec bien ou pas.

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