La grâce d' "Orphée et Eurydice" chorégraphiée par Pina Bausch
Pina Bausch, disparue en 2009, a révolutionné la danse et plus largement le
spectacle vivant. Elle s'installe à Wuppertal en Allemagne en 1974 et créé très vite des ballets stupéfiants, dont cet Orphée et Eurydice , avec l'idée très
innovante de doubler les rôles. Sur scène, Orphée, Eurydice et l'Amour sont à
la fois chantés et dansés.
Ce séisme artistique, cette danse à la fois gracieuse, violente
et construite de gestes simples, atteint l'Opéra de Paris en 1997 quand la
directrice de la danse, Brigitte Lefèvre, fait entrer au répertoire le Sacre du
printemps version Pina Bausch. C'est l'étoile Marie-Agnès Gillot qui reprend
cette année le rôle d'Eurydice.
Un contre-pied de la
danse classique
Orphée et Eurydice est un thème de la mythologie grecque,
très tragique. Eurydice tuée par un serpent au lendemain de ses noces, sauvée
une première fois des Enfers par Orphée, succombe à nouveau car son époux n'a
pas respecté la divine consigne de ne pas la regarder avant de rejoindre la lumière.
Il faut la précision de Pina Bausch pour rendre le propos sensible aujourd'hui,
quand l'étoile Marie-Agnès Gillot est prise de tremblements de la tête aux pieds, quand
les ensembles de danseurs flottent sur la musique en exprimant toutes les
émotions. C'est sublime et on oublie à quel point c'était et c'est encore
contre nature pour les danseurs classiques.
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