"La French" : pari réussi
Dans le lot des grandes fresques criminelles à la française, le film de Cédric Jimenez est à classer parmi les paris réussis. "La French" est un film dynamique et nerveux, peut-être pas très surprenant ni très novateur, mais qui atteint son objectif, qui emprunte à la fois aux codes du film de gangster et de la tragédie intime pour rendre en fait hommage au juge Michel, ce juge qui s'est attaqué dans les années 70 à la french connection, à la mafia marseillaise et à ses trafiquants d'héroïne, et qui a été assassiné au début des années 80. Le film évite pas mal d'écueils.
La reconstitution du décor de l'époque est minutieuse sans être envahissante. Les scènes d'action ou de règlements de compte, tout comme le développement de l'enquête sur la mafia et la corruption, sont contrebalancés par des scènes plus intimes, par les portraits des deux personnages principaux présentés un peu comme les deux faces d'une même pièce le juge Pierre Michel et le mafieux Gaetan Zampa, deux obsessionnels, deux hommes attachés à leurs amis et à leur famille, mais deux hommes oeuvrant bien sûr des deux cotés de la loi.
A l'écran, l'opposition Jean Dujardin/Gilles Lellouche fonctionne. Les deux comédiens se disent d'ailleurs très impliqués dans cet hommage au juge Michel. Pour Gilles Lellouche,
"Le juge Michel est un héros contemporain, qui était en quête de vérité. Il était incorruptible. Aujourd'hui, j'ai l'impression que l'on est dans une période trouble où on a plus de figure de proue pour représenter ça. "
Quant à Jean Dujardin, il pose la question :
"Pourquoi les gens m'en ont autant parlé à Marseille? Pourquoi les petites vieilles venaient me voir avec des médailles de Saint François en me disant merci de rendre hommage à cet homme? ce n'est pas pour rien. Ce sont des hommes rares. Ce sont des croisés. Le courage, l'intégrité, l'honnêteté sont de belles valeurs. Elles ne sont pas niaises. Elles sont essentielles "
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