"Kingsman" : comédie délurée pour plaisir régressif
"Kingsman" fonctionne comme un vieux "James bond" plongé dans le monde d'aujourd'hui. Il y a l'élégance très "british" de Colin Firth, les gadgets improbables et les costumes taillés sur mesure des vieux 007, mais tout cela sur un rythme et une bande son survitaminée.
C'est en fait la déclaration d'amour d'un sale gosse aux vieux films d'espionnage. Matthew Vaughn fait à ce genre de films ce qu'il avait fait aux films de superhéros avec "kick Ass" : il le dépoussière énergiquement. Il imagine un méchant pathétique qui zozote et vomit a la vue du sang, un espion très gentleman qui se met à décapiter l'assemblée d'une église entière ou encore un apprenti espion issu les plus bas quartiers de Londres. Ce n'est pas poli, ça ne fait ni dans la retenue ni dans la modération, mais c'est extrêmement drôle et joyeux.
Colin Firth dans un nouveau registre
Colin Firth avait jusqu'à présent souvent joué les amoureux transis dans des comédies romantique américaines type "Bridget Jones", ou les aristocrates comme dans "orgueil et préjugés" ou" le discours d'un roi". L'élégance était déjà là, mais l'action pas franchement. Dans" Kingsman", on découvre un comédien qui aurait fait un James Bond absolument parfait, classe en toutes circonstances y compris dans les scènes de combat, traversant avec un plaisir non dissimulé cette parodie délurée, parce qu'il sait bien que ce film est à la fois une parodie et un hommage : "c'est incontestablement parodique mais avec beaucoup d'affection. J'adore Bond, et le fait que ses films soient aujourd'hui plus réalistes et plus durs me plait aussi. Mais nous, on choisit de revenir aux stylos qui explosent et aux gadgets empoisonnés. En fait, on fait ce que Bond ne fait plus, donc on se complète merveilleusement"
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