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"Her", entre fascination et angoisse

Dans son quatrième film, Her, le réalisateur Spike Jonze nous raconte une histoire d'amour pas comme les autres, entre un homme et une intelligence artificielle. Un scenario primé aux Oscar il y a deux semaines.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La fascination sans doute pour ce que Spike Jonze a fait de ce film, l'angoisse aussi pour ce qu'il nous laisse entrevoir de l'avenir.

 

Her est un OVNI cinématographique qui nous plonge dans un futur proche ultra-réaliste, ultra-connecté, à Los Angeles.

On y découvre Théodore Twombly, alias Joaquin Phoenix, un homme à la fois discret et sensible, qui gagne sa vie en écrivant des lettres pour les autres. Mais écrire les correspondances de ses semblables ne fait que renforcer la solitude qui le ronge depuis son divorce. Alors, en désespoir de cause, il décide de s'acheter le dernier programme informatique à la mode. Cette rencontre avec cette intelligence artificielle nommée Samantha, incarnée par la voix de Scarlett Johansson, marque le début d'une intense histoire d'amour par oreillette interposée.

La voilà l'angoisse de voir à l'avenir se multiplier les relations virtuelles pour mieux combler le vide de nos existences physiques. Mais Spike Jonze ne dénonce pas cette possibilité, il ne s'y oppose pas. Malgré cette étrange situation?

C'est un vrai duo qui se forme à l'écran.

Les échanges entre les deux personnages sont pleins d'humour, d'intelligence, on a ce sentiment un peu dérangeant d'ailleurs qu'ils peuvent être faits l'un pour l'autre. D'un côté Joaquin Phoenix incarne comme personne la mélancolie, le désir de créer du lien, et cette folle envie de s'offrir à quelqu'un. De l'autre, on a cette voix chaude, un peu éraillée et tellement charmante de Scarlett Johansson , qui même si on ne la voit pas est dans le film.

Le monde qui semble accompagner l'existence de Théodore n'est ni hostile, ni merveilleux, il semble avancer au rythme de sa solitude. On sent, on ressent presque que l'on pourrait y vivre sans trop perdre ses repères et en même temps il y a quelque chose qui tient de la science-fiction, là-dedans.

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