Fauve, Vieux Frères, Partie 1 : Génération noirceur
Ce groupe à géométrie variable se présente comme un collectif, un "atelier d'artisan", une vision quasi "bio" de la musique (directement du producteur au consommateur, par le seul biais des réseaux sociaux et sans aucune publicité).
Des titres hors format dominé par une voix principale, façon récitant. Voici la patte de Fauve : imprimer des chroniques du malaise moderne chez les 20-35 ans, balancées comme si la vie en dépendait.
Une soupape de sécurité
Dans ce répertoire, qui refuse d'arrondir les angles, filtre l'ADN du groupe, né comme une soupape de sécurité dans un quotidien oppressé. Ici la moyenne d'âge oscille entre 20 et 25 ans, et ses membres revendiquent Fauve comme un défouloir indispensable à leur santé mentale, à un moment où l'entrée dans la vie active marque aussi la fin des illusions. La violence est remontée direct dans le micro, quand ces "frères d'armes" (comme ils aiment s'appeler), se retrouvent pour faire de la musique. Puis les mots, cette façon de les scander, est venue naturellement:
"On s'est mis à parler par besoin ", disent-ils, "et ça nous a fait du bien. Alors du coup on a continué " (Quentin, de Fauve).
Une génération à part
Les chansons de Fauve cultivent leur fonction d'instantanés d'une jeunesse qui assume de se sentir socialement inadaptée dans une société ou la réussite est la règle, qu'elle soit sociale, sexuelle, ou professionnelle. Mais cette chronique d'un mal être est aussi celle d'une guérison (la fin du Blizzard ).
Ce disque apparaît, sur sa longueur, comme un cheminement vers la lumière, jusqu'à ses dernières chansons pleine d'espoir sous la forme de lettre d'amour (Lettre à Zoé ) : le manifeste d'une génération un peu paumée, et romantique, version 2.0.
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