Eternelle Pina Bausch à Garnier
C'est un panorama de la danse, un triptyque du néo-classique au contemporain, où l'audace, l'innovation ne sont pas forcément dans les pièces les plus récentes. Ça commence par Polyphonia du chorégraphe anglais Christopher Wheeldon sur une musique de Ligety.
C'est gracieux, élégant, idéal pour les adeptes du pas de deux, ensuite sur Alea Sands du compositeur Pierre Boulez, à qui cette soirée est dédiée, les lumières du plafond de Garnier vibrent sur une partition électronique alors que l'étoile Marie Agnès Gillot danse les mouvements très sinueux de Wayne Mc Gregor. Enfin le public s'apprête à vibrer sur la musique de Stravinsky.
C'est ce qui s'appelle un chef d'œuvre
Le sacre du printemps dans la version chorégraphiée par Pina Bausch en 1975, c'est ce qui s'appelle un chef d'œuvre.
Le spectacle commence même pendant l'entracte, quand les techniciens de Garnier étalent sur la scène les mètres cubes de terre sur laquelle les danseurs vont évoluer.
La première sensation est olfactive, sauvage déjà et pendant 35 minutes, ce rituel païen où hommes et femmes s'épient, s'attirent, se repoussent, envoute le public. Toutes les émotions vont crescendo, c'est animal et terriblement humain à la fois.
Pina Bausch qui n'a autorisé que le ballet de l'opéra de Paris à danser cette pièce en dehors de sa compagnie a fait là un cadeau immense. Surtout pour celles qui interprètent l'élue, la danseuse qui se détache du groupe des femmes pour le solo final, en alternance les étoiles Alice Renavant et Eleonora Abbagnato.
Deux styles différents, qui illustrent parfaitement le génie de Pina Bausch : la chorégraphe allemande disparue en 2009 savait parfaitement toucher l’intimité des interprètes pour danser une partition très précise, qui n’avait rien d’improvisé malgré les apparences.
Wheeldon/Mc Gregor/Bausch c'est le programme de danse de fin d'année à l'opéra Garnier jusqu'au 31 décembre.
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