Deux comédies de Carlo Goldoni
La Locandiera
L'histoire d'une aubergiste incarnée par la grande, la très
grande Dominique Blanc. On la connaît davantage dans un registre dramatique,
Racine, Marguerite Duras.
Ici, au contraire, Dominique Blanc s'en donne à
cœur-joie dans ce rôle d'une aubergiste légère et séductrice. Elle fait tomber
tous les hommes. Tous sauf un : le très misogyne chevalier de Ripafratta.
Il se targue d'être insensible aux femmes. Alors, par jeu, la Locandiera va
tout mettre en oeuvre pour, lui aussi, le faire craquer.
Il y a quelque chose de cruel dans le personnage de la
Locandiera, mais quand on prend la pièce jusqu'au bout il se moque de tout, la
jalousie des uns, l'avarice des autres et de l'orgueil plus fort que l'amour.
C'est drôle, burlesque par moments, et en même temps
empreint de beaucoup de mélancolie.
La Locandiera est au Théâtre de l'atelier, à Paris, jusqu'au
24 janvier 2014.
La Trilogie de la Villégiature
En trois pièces, Goldoni fustige ici les bourgeois qui, le
temps d'une villégiature estivale à la campagne, vont dilapider tout leur
argent animés par le seul souci de paraître, d'être à la mode, quand leurs
domestiques, eux, savent jouir de leurs quelques moments de liberté.
Avec une précision d'"orfèvre", pour reprendre le mot de
Dominique Blanc et une cruauté terrible, Goldoni montre le vide d'existences
obsédées par ce que l'on appellerait aujourd'hui le "bling-bling".
La pièce commence dans des lumières douces et finit dans
l'obscurité. Entre les deux, quatre heures et demi de théâtre qui filent sans
un instant d'ennui. Un régal.
La Trilogie de la Villégiature est à la Comédie
française, à Paris, jusqu'au 30 septembre 2013.
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