"Chantons sous la pluie" : après le film, la comédie musicale
Lorsque le rideau beige se lève sur la scène, on se sait pas trop bien si l'on est au théâtre ou au cinéma. Un générique en noir et blanc est projeté sur un écran blanc à bords ronds, comme dans l'ancien temps ; la lumière se rallume dans la salle, et des faisceaux lumineux nous éclairent comme si nous assistions à une avant-première à Hollywood. Pour adapter en comédie musicale ce film qui raconte de façon drôle le passage du cinéma muet au cinéma parlant à la fin des années 20 aux Etats Unis, et le crash de certaines vedettes dont la voix de crécelle ne pouvait pas passer le mur du son, le metteur en scène Robert Carsen s'est amusé à créer un film sur scène, avec pour parti pris de conserver pour décor le noir et blanc des films de l’époque : "Il y a beaucoup de couleurs dans le noir et blanc. Le film qui avait été tourné en 1952 était très saturé en couleurs, magnifique. Mais le théâtre est autre chose : il ne faut pas essayer de rivaliser. Je me suis dit que que je voulais faire une mise en abime du cinéma au théâtre, puisque le film est une mise en abime du cinéma au cinéma ."
Le casting est entièrement Britannique tout comme le chorégraphe Stephen Mear, habitué des comédies musicales de Londres. Les acteurs savent aussi chanter, jouer, danser, faire des claquettes. Pour son premier vrai grand role, Dan Burton a la lourde charge de reprendre le rôle créé par Gene Kelly. Son personnage est un peu moins athlétique. Il n'avait pas encore mardi soir à la répétition générale sa magie, mais les numéros de danses sont de toute beauté. Et comme dans le film, il danse dans le numéro le plus connu alors qu’une pluie tombe sur la scène et met la tête sous une gouttière dégoulinante.
Le spectacle très fidèle au film est un ravissement pour les yeux, il manquait encore de rythme mardi soir, il s’agissait en fait d’un premier filage en continu de la pièce. Il comprend tous les numéros du film et brille particulièrement lors de deux formidables numéros dansés où l'on se croirait revenu aux années 30 avec 25 garçons et filles en costume dorés et chapeau haut de forme qui dansent des claquettes à l'unisson. Ça faisait bien longtemps qu'on n'avait pas vu cela à Paris.
Singin in the rain c’est au theatre du Chatelet jusqu’au 26 mars, puis à nouveau à partir du 27 novembre.
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