Cerrone, pierre angulaire de la French Touch
A 62 ans, Marc Cerrone dit avoir inventé, dès les années 70, ce terme French Touch , qu'il évoquait quand on lui demandait ce qui faisait son petit truc en plus : paradoxalement, la success-story de l’homme aux cinq Grammy Awards a souvent été évoquée à l'étranger mais pas vraiment reconnue à sa juste valeur en France.
Pourtant, le parcours de l’artiste, batteur de formation, est remarquable : des débuts comme directeur artistique au Club Med, et le voici aujourd'hui l'un des DJ les plus samplés de la planète (de Massive Attack à Paul Mc Cartney, tout le monde lui a, un jour ou l'autre emprunté un bout de titre). Repéré à 18 ans par Eddie Barclay, alors qu'il jouait de la batterie sur le port de St Tropez, Cerrone a très vite décidé de se démarquer : un son de batterie (tellement fort qu'on l'appelait même le bucheron), des pochettes à base de femmes nues ou d'homme à tête de chiens (clin d'oeil à Daft Punk), mais surtout des titres de seize minutes, impossibles à passer en radio, mais parfait pour faire danser dans les clubs.
Son premier succès, Love in C Minor (1976) bénéficie d’un coup de pouce du destin : recalé par tous les labels de Paris, Cerrone le produit et l'apporte lui-même chez les disquaires, quand un jour, un magasinier se trompe, et envoie par mégarde une caisse de ses albums à New York : le disque emballe les DJ des clubs new-yorkais, comme le patron des disques Casablanca. Personne ne sait d’où vient le morceau jusqu’à ce que Cerrone, avertit par des amis de ce qui passe outre-atlantique, vienne se présenter :
«Une fois qu’ils ont compris que le titre était bien de moi, j’ai fait affaire avec eux et tout est parti de là-bas »
Cerrone, réédition cette semaine des trois premiers albums, Love in C Minor , Cerrone’s Paradise et Supernature , plus un best-of attendu le 24 novembre.
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