Avec "Somnambules", Raphael retombe en enfance

Bientôt 40 ans, une dizaine de disques derrière lui, entre les lives et les albums studios, et pourtant Raphael affiche toujours ce visage enfantin, s'exprime et chante toujours de cette voix douce. Pas étonnant, alors, qu'il ait choisi comme partenaires des enfants, réunis dans une chorale ?

La genèse de ce Somnambules  est toute simple, et en même temps très cocasse, si l'on en croit le principal intéressé : en préparant des maquettes, il entendait les bruits venus de l'école sous son appartement, et l'idée a germé... L'école en question, c'est l'école Houdon, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Les petits chanteurs ont été enregistrés dans leur salle de classe, sous le regard bienveillant de leur directrice. Et à écouter Raphael en parler, il semble que cela n'ait pas posé tant de problèmes que cela.

Bien sûr, ce n'est pas la première fois que des voix d'enfants viennent se greffer sur des chansons d'adultes. Ne poussons pas jusqu'aux Pink Floyd et leur propre chorale sur The Wall , mais l'ensemble est plutôt maîtrisé, taillé par les textes de Raphael, qui se réserve une place en solo, quand même, sur une bonne partie de l'album. La voix cristalline de Raphael, nasillarde diront ceux qui n'aiment pas du tout, se prête parfaitement à cette drôle de collaboration. Le côté "foutraque" des enfants, tel qu'on l'imagine, n'est cependant pas énormément présent sur le disque. Tout est propre et calibré, mélodieux et bien produit, mais peut-être jusqu'à l'excès. Un album très propre qui a le mérite d'explorer une nouvelle voie, et en l'occurrence plutôt 45 nouvelles voix, dans la carrière déjà très solide de Raphaël.

Raphael, Somnambules (Play On, 2015). Sortie le lundi 20 avril.