Amboise : la chapelle du château royal, restaurée, retrouve sa couleur et sa beauté
"Cette chapelle a ceci de particulier qu'elle est en avant du rempart : on a l'impression qu'elle flotte au-dessus de la ville d'Amboise", décrit le directeur du château Marc Metay. Mais ce n’est pas sa seule particularité : cette petite chapelle de style gothique, édifiée à la fin du XVe siècle, abrite le tombeau de Léonard de Vinci. Le célèbre peintre italien vécut les dernières années de sa vie au château du Clos Lucé, à la sortie d’Amboise.
La chapelle royale avait été fragilisée faute de travaux d’envergure depuis près de 150 ans. Il a donc fallu engager une importante restauration. "En 2020, la flèche accuse un gîte de huit degrés, c'est assez important, et commence à s'appuyer sur le faîtage qui commence à se creuser, rappelle Marc Metay. Donc il fallait réagir rapidement. Nous sommes partis d'une chapelle noire, grise, couverte en partie de lichen... pour retrouver après restauration une chapelle immaculée, d'une blancheur tout à fait étonnante. Mais en fait, sa couleur d'origine !"
Plusieurs dizaines d'artisans d'art pour un chantier exceptionnel
Tout a été repris : la charpente, la couverture, les ornements en plomb, les maçonneries (près de 2 000 éléments en tuffeau ont été remplacés), les vitraux et bien sûr les très riches décors sculptés intérieurs et extérieurs, avec sur la façade une pièce exceptionnelle : le linteau de Saint-Hubert, datant du XVe siècle. Pour le directeur du château, "c'est une bande dessinée avant l'heure, avec une profondeur de champ, une multitude de petits animaux qui se cachent dans les décors... Il introduit tout un programme d'images ciselées à l'intérieur de l'édifice, dans le tuffeau – c'est le nom de cette pierre de la Loire, si blanche et si facile à sculpter."
À l’intérieur de la chapelle, le décor est tout aussi spectaculaire avec plusieurs niveaux de frises. Les restaurateurs ont comblé une partie des nombreux manques, explique Ianek Kocher, sculpteur-ornemaniste sur pierre : "Pour ces manques, on ajoute de la pierre et on fait des greffes de pierre. On a dénombré environ 200 greffes de pierre, d'un centimètre carré à 20 centimètres carrés. Ce sont de toutes petites greffes, ça a demandé un gros travail sur un an. L'idée est de permettre une bonne lecture des deux rangées de frises, et on a restauré pour avoir une continuité dans le décor."
Au total, une cinquantaine d’artisans d’art sont intervenus sur le chantier pour redonner à cette chapelle royale toute sa beauté.
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