"Ali Baba", de Charles Lecocq à l'Opéra-comique de Paris
L'oeuvre de Charles Lecocq a été créée triomphalement à Bruxelles en 1887. La reprise à Paris, deux ans plus tard, a fait un flop, et depuis, cette version d'Ali Baba était quasiment tombé dans l'oubli. Le choix de Jérôme Deschamps, directeur de l'Opéra-comique, était donc risqué. Pendant les dix premières minutes, de la représentation, les spectateurs ont un peu douté : il y a eu du retard au démarrage, des dialogues parlés un rien longuets, des gags qui fonctionnaient mal et une musique charmante mais sans grand relief.
Heureusement, le spectacle a progressivement trouvé son rythme. C'est souvent comme ça les soirs de premières. Les chanteurs ont le trac et il leur faut laisser du temps pour chauffer la machine, et la salle.
Les spectateurs ont d'abord été déroutés par des décors, des costumes, une direction d'acteurs qui n'ont rien "d'exotique". Arnaud Meunier, le metteur en scène, explique que l'Ali Baba de Charles Lecocq c'est plutôt l'essor du capitalisme, le Second empire et la naissance de la IIIe République. Nous sommes loin d'une simple transposition des Milles et Une Nuits vues par Hollywood.
On dit que Charles Lecocq, ami et camarade de Bizet et Saint Saëns au Conservatoire de Paris, est le plus brillant successeur de Jacques Offenbach. Son oeuvre la plus célèbre est La Fille de Mme Angot .
Jérôme Deschamps présentera sa dernière saison à l'Opéra-comique, en 2014-2015, avant de cèder la place à son directeur-délégué. En juin 2015, Olivier Manteï prendra la tête d'un théâtre qui a retrouvé son prestige après des années de vaches maigres et de désengagement de l'Etat. Paris a retrouvé l'Opéra-comique grâce à Jérôme Deschamps et le théâtre a retrouvé un répertoire qui va de la Tragédie lyrique à la française (Lully) à la musique du 20e siècle.
Ali Baba de Charles Lecocq à l'Opéra-comique de Paris jusqu'au 22 mai.
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