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Que devient Florence Hartmann, après son incarcération aux Pays-Bas ?

29 mars 2016. Après 5 jours de détention, Florence Hartmann quitte la prison de La Haye, aux Pays-Bas. L'ancienne porte-parole du tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie avait été arrêtée alors qu'elle était venue assister au jugement prononcé contre l'ancien chef des Serbes Radovan Karadzic.
Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Florence Hartmann © Sébastien Baer - Radio France)

Florence Hartmann, Française de 53 ans, journaliste et ancienne porte-parole du tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, avait été condamnée pour outrage après avoir révélé deux décisions confidentielles du tribunal. "Je viens de sortir, il faut que je reprenne mes esprits, je suis complètement sonnée, je sors juste, je ne sais presque rien."

Sidération

Ironie du sort, au centre de détention de La Haye, Florence Hartmann est placée dans une cellule, à proximité des criminels de guerre de l'ex-Yougoslavie qu'elle a contribués à faire condamner une partie de sa vie. Depuis sa libération, Florence Hartmann a regagné son appartement parisien, encore sous le choc de ces cinq jours, passés à l'isolement. "Je suis sidérée par rapport à ce qui est arrivé et qui ne devait pas arriver. Ça remet en cause le fonctionnement de la démocratie, ça inquiète sur un monde qui devient complètement fou."

Amende ou prison

Pour s’épargner la prison, Florence Hartmann aurait pu verser une amende forfaitaire de 7 000 euros, l’équivalent de sept jours-amende à 1 000 euros. L’argent a bel et bien était versé par Florence Hartmann qui a, malgré tout, été interpellée puis incarcérée. Explications : "Je les ai versés  [les 7.000 euros, NDLR], mais pour avoir un arbitrage extérieur, je les ai versés en France. Le tribunal avait tous pouvoirs de demander à la France de saisir et envoyer l’argent (…). Les juges internationaux n’ont pas voulu cet arbitrage, donc [ils m'ont condamné à] sept jours de prison à mille euros la nuit"  détaille l’ancienne porte-parole du TPIY.

Conditions sévères

Florence Hartmann a donc passé cinq jours, à l’isolement, dans la prison de haute sécurité de La Haye, établissement qu’elle décrit elle-même comme "un palace cinq étoiles par rapport aux prisons en France et en Europe, sauf que c’est quand-même une prison. Vous n’avez pas votre liberté, les conditions qui m’ont été imposées sans aucun fondement juridique sont intolérables. Et puis on fait de la prison s’il y a une raison de payer sa dette envers la société. Moi je n’ai pas à payer de dette envers des juges que j’ai pris la main dans le pot de confiture alors qu’il est avéré qu’ils n’avaient pas le droit de faire ce qu’ils ont fait."

Florence Hartmann ne retire évidemment rien de positif de sa malencontreuse expérience, hormis une chose : "Cette injustice a tellement choqué mes enfants, qui sont de jeunes adultes, qu’ils ont fini par comprendre ce que je faisais dans la vie."

Florence Hartmann a prévu d'engager des poursuites contre l'Etat hollandais, qu'elle juge complice de l'ONU dans son arrestation. L'incarcération de l'ancienne porte-parole du tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie avait provoqué une vague de soutiens dans le monde entier.

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