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Que devient Fanny Rey, après son étoile au Michelin ?

En février 2017, Fanny Rey est la seule femme étoilée de la nouvelle édition du Guide Michelin. Elle en a rêvé toute sa vie.

Article rédigé par franceinfo, Sébastien Baer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Fanny Rey, chef du restaurant "L'Auberge de Saint Rémy" à Saint-Rémy-de-Provence. (SEBASTIEN BAER / RADIO FRANCE)

9 février 2017. Fanny Rey décroche sa première étoile au Guide Michelin. Chef dans un restaurant de Saint-Rémy-de-Provence, dans les Bouches-du-Rhône, elle est la seule femme à être récompensée par l'édition 2017 du célèbre guide. "C'est juste énorme. Un macaron Michelin, c'est le premier tremplin, commente, à l'époque, la jeune femme de 35 ans. Chaque cuisinier, depuis son démarrage, a les étoiles dans les yeux. C'est la gastronomie française, qu'est ce que c'est beau !"

La première étoile a eu l'effet d'un tsunami dans la vie de Fanny Rey. La restauratrice a doublé son activité et, pour répondre à la demande, elle a dû embaucher du personnel supplémentaire. La toute nouvelle renommée du restaurant a aussi élargi le cercle de la clientèle qui vient parfois de très loin pour déguster les spécialités de la maison : foie gras fumé au foin, sardines de Méditerranée en gelée ou Saint-Jacques pince à linge.

Doublement de l'activité

"Il y a vraiment un avant et un après, on s'en est rendu compte dès le 9 février, raconte Fanny Rey. Le téléphone n'a pas arrêté de sonner. On ne désemplit pas. C'est vraiment incroyable. On a accès à une autre clientèle aussi qui ne se déplace que via le Guide Michelin. Notre activité a doublé et c'est vraiment énorme." Fanny Rey l'admet volontiers, cette première étoile est "un stress supplémentaire". Il faut être à la hauteur du Guide Michelin et il y a la peur de décevoir. 

On est toujours dans la dynamique de faire mieux, de faire plus, car cette clientèle qui ne venait pas avant est encore plus exigeante.

Fanny Rey, chef étoilée

à franceinfo

Pour conserver son étoile en 2018, Fanny Rey pense que, "ce qui est important, c'est la régularité, la justesse, l'équilibre. Et puis, c'est un tout". "C'est toute cette magie qui passe par l'accueil, le sourire, l'attention, le détail, les petites choses qu'il faut garder en effervescence. Mais, bien sûr, l'assiette reste le plus important."

"J'aurais souhaité qu'il y ait plus de femmes"

Que ressent Fanny Rey à l'idée d'être la seule femme nouvellement étoilée de cette édition 2017 ? "C'est un honneur. J'aurais souhaité qu'il y en ait plus mais je ne me fais pas de souci, l'année prochaine il y en aura d'autres. Il y a peu de femmes mais on en forme et je pense qu'elles arrivent", explique la jeune chef.

Bien entendu, elle rêve désormais à une seconde étoile même elle ne veut pas "brûler les étapes, il faut garder les pieds sur terre, cela prendra le temps que ça prendra". Pas question pour elle de chercher à démasquer les inspecteurs du Guide Michelin : "Il faut faire attention au plaisir de chacun, de toute façon les inspecteurs se fondent dans la masse", insiste Fanny Rey qui veut d'abord profiter de cette première étoile. "Il faut déjà se l'approprier pour l'année qui arrive car on peut aussi nous la reprendre. Perdre son étoile, économiquement, ce serait très compliqué".

Fanny Rey n'a pas voulu toucher à l'essentiel. Les prix des menus sont toujours les mêmes : de 32 à 150 euros. Le nombre de couverts n'a pas changé : 35 places midi et soir. Fanny Rey a adopté l'adage d'un autre cuisinier célèbre, Alain Ducasse : "Les étoiles on peut vivre sans, mais c'est toujours mieux avec."

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