"Les gens ont repris leurs vies, mais moi, je suis morte vivante" : Un an après le meurtre de sa fille à Marseille, Layla est inconsolable

Le 10 septembre 2023, Socayna, 24 ans, est touchée par une balle perdue dans l'appartement où elle vit avec sa mère dans le 10e arrondissement de Marseille. Près d'un an après ce drame, la douleur est toujours insoutenable pour sa mère, Layla.
Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Layla, maman de Socayna, lors d'une marche blanche, en hommage à sa fille, le 21 septembre 2023. (VALERIE VREL / MAXPPP)

Depuis la mort de sa fille aînée de 24 ans, Layla, accompagnante d'enfants handicapés en milieu scolaire, se répète encore et encore le film de cette soirée. "Elle est rentrée dans sa chambre, on a entendu des tirs et c'est là où j'ai vu ma fille, par terre et le sang a coulé de partout. Ils m'ont enlevé ma chérie." Layla a depuis déménagé. Rien ne peut apaiser sa peine et elle a une cruelle liste de questions sans réponse sur ce qui a conduit à ce drame épouvantable.

Le 10 septembre 2023, vers 23 heures, une balle perdue traverse le contre-plaqué de bois situé en dessous de la fenêtre de la chambre de Socayna dans leur appartement du quartier de Saint-Thys. En état de mort cérébrale, elle décède deux jours plus tard, à l'hôpital où elle a été transportée.

Layla, mère de Socayna, victime d'un assassinat à Marseille. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

Socayna est devenue le symbole de la guerre violente autour du trafic de stupéfiants à Marseille. Des homicides liés au narcobanditisme que la justice appelle désormais "des narchomicides". Parmi les 49 à Marseille en 2023, quatre sont des victimes collatérales, dont Socayna.

Entre deux sanglots, Layla raconte comment elle est grignotée chaque jour par une douleur sans nom. "Depuis le décès de ma fille, je passe mes journées à pleurer. Les gens ont repris leurs vies, mais moi, je suis morte vivante."

"J'ai travaillé 24 ans afin que ma fille réussisse ses études et tout est parti avec une arme de guerre."

Layla, mère de Socayna

à franceinfo

Des mois plus tard, Layla attend toujours justice pour le meurtre et le fait de ne pas avoir de réponses rajoute à son impuissance. "C'est une double peine, je n'ai pas compris pourquoi ma fille est partie, dit-elle. On est en liste d'attente, qu'est-ce qu'il faut chercher dans le dossier de Socayna ? Elle n'était pas dans un endroit où il ne fallait pas être. Elle n'était pas dehors. Elle était dans sa chambre".

Le meurtrier présumé de Socayna a 16 ans et il a été mis en examen pour assassinat et placé en détention provisoire. "Il faut qu'il soit puni, s'indigne Layla. Il n'avait pas l'intention de tuer ma fille, mais il est rentré pour tuer et c'est elle qui a pris la balle. C'était son choix, de devenir un criminel."

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