"Le Règne animal" : le réalisateur Thomas Cailley revient sur le succès de ce film métaphorique

"Le Règne animal" sorti le 4 octobre 2023 est aussi plébiscité par la critique que par le public. Le film a été nommé 12 fois aux César. Son réalisateur Thomas Cailley y expose les thèmes de mutation de la société, qui ont résonné en France comme dans le monde.
Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Romain Duris et Paul Kircher dans "Le Règne animal". (Copyright 2023 NORD-OUEST FILMS - STUDIOCANAL - FRANCE 2 CINÉMA - ARTÉMIS PRODUCTIONS)

Le 24 février 2024, la 49e édition des César a nommé 12 fois le film Le Règne animal. Son réalisateur Thomas Cailley avait déjà gagné en 2015 une pluie de César avec Les Combattants, ceux entre autres de meilleur réalisateur, de meilleur premier film et de meilleure actrice. Pour son deuxième long-métrage, il avoue n'être qu'à moitié surpris de ce succès : "On avait depuis le début l'ambition d'être à la fois au centre de ce qu'on sait faire - un cinéma d'auteur exigeant - et en même temps de tendre les bras vers quelque chose de plus populaire, volontiers spectaculaire parce que ça s'y prêtait", raconte-t-il à franceinfo.

Le film, impressionnant et très original dans sa forme, raconte comment dans un monde proche un virus contamine et fait muter peu à peu certains humains. Le personnage d'Émile est interprété par le remarquable Paul Kircher, un jeune acteur qui forme un duo émouvant avec Romain Duris dans le rôle de son père.

Un récit d'anticipation aux multiples interprétations

Ce film d'aventures est un récit d'apprentissage qui a séduit plus d'un million de spectateurs. Il a reçu les César des meilleurs effets visuels, de la meilleure photo, du meilleur son, des meilleurs costumes et de la meilleure musique originale. Une fierté collective immense se souvient Thomas Cailley : "Au-delà des métiers, c'est une cote d'amour autour d'un film qui rejaillit sur tous ceux qui ont participé", confie le réalisateur.

Ce film, qu'il qualifie d'ouvert, est propice à "beaucoup d'interprétations". Dès l'écriture, Thomas Cailley a veillé à garder un fond métaphorique qui puisse s'appliquer à de nombreux sujets. "J'ai autant entendu parler de notre rapport à l'environnement que de la crise migratoire ou des transitions de genre, raconte-t-il à propos des retours qu'il a eu des spectateurs.

"La question de la mutation nous interroge sur notre rapport à la différence."

Thomas Cailley

à franceinfo

Lorsque son film a été visionné à l'étranger, le réalisateur a senti une curiosité pour une expérience spécifiquement française au travers du film, "l'idée que ce film est représentatif de ce qu'on vit chez nous, notamment autour de la crise migratoire, explique Thomas Cailley. C'est une question que j'ai entendue beaucoup, cette question de comment on vit ensemble, comment on choisit notre modèle de société, comment on décide d'intégrer ou pas... C'est une tendance lourde qu'on voit partout dans le monde, en Europe et en France en particulier."

Son troisième film est en cours de préparation, Thomas Cailley promet que cette fois, il ne faudra pas patienter 10 ans, comme cela a été le cas entre son premier et son deuxième long métrage.

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