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Ils ont fait l'actu. Sereine Mauborgne, députée LREM qui a refusé d'étendre le congé des parents en cas de décés d'un enfant

Comme tous les étés, Sébastien Baer revient sur les événements marquants de l'année. Et ce sont ceux qui les ont vécus qui les racontent. Mardi,

Article rédigé par franceinfo, Sébastien Baer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Sereine Mauborgne, députée de la quatrième circonscription du Var pour La République en Marche. (SEBASTIEN BAER / RADIO FRANCE)

30 janvier 2020. À l'Assemblée nationale, les députés rejettent l'allongement du congé pour les parents en cas de décès d'un enfant. La proposition, portée par les Centristes, visait à faire passer ce dispositif de 5 à 12 jours. Mais la majorité, représentée par la députée La République en marche Sereine Mauborgne, refuse d'étendre le congé. "Aujourd'hui, la proposition de loi qui nous est faite, ce n'est pas de la générosité. Quand on s'achète de la générosité à bon prix sur le dos des entreprises, c'est quand-même un peu facile." Ce rejet de la majorité provoque l'indignation de l'opposition et du patronat. Face à ce tollé, Emmanuel Macron intervient quelques heures plus tard et demande au gouvernement de "faire preuve d'humanité". Finalement, un nouveau vote est organisé à la fin du mois de mai. Cette fois, les députés adoptent le texte et le congé pour deuil d'enfants est étendu à 15 jours.

Sept mois après cette retentissante polémique, la députée Sereine Mauborgne conserve un souvenir amer de l'épisode. "Je regrette sans doute de ne pas avoir été assez claire et pourtant j'ai quand même fait cinq prises de paroles", dit la députée du Var qui ajoute : "On ne pouvait pas fabriquer des amendements qui disaient 'l'État doit payer'. Moi je veux que l'État soit partenaire des familles endeuillées et non pas qu'on demande à des toutes petites entreprises d'assumer des charges alors qu'elles ont déjà aujourd'hui un niveau de charges qui est difficilement soutenable".

Sereine Mauborgne comprend l'émoi suscité par le vote des députés mais le tollé l'a laissée impuissante. "À partir du moment où on se retrouve dans une vague de déferlement, presque de haine, parce qu'il y a eu des commentaires extrêmement violents, on est inaudible", dit la députée qui aujourd'hui refuserait d'être responsable de texte. Chaque année, 4 500 familles en France sont endeuillées par la mort d'un enfant mineur. Les parents concernés demandent un statut et un meilleur accompagnement. Après la polémique du mois de janvier, le gouvernement a promis une concertation sur le sujet.

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