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Ils ont fait l'actu. Que devient Jean-Claude Mailly, ancien patron de FO ?

26 avril 2018, après 14 années passées à la tête de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly quitte le syndicat à l'âge de 65 ans. Dans son dernier discours prononcé à Lille, le sécrétaire général de FO en profite pour régler quelques comptes alors que les derniers mois de son quatrième mandat ont été agités.

Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
Jean-Claude Mailly, ancien patron de FO. (SEBASTIEN BAER / RADIO FRANCE)

Le départ de Jean-Claude Mailly se déroule dans des conditions houleuses. Son  rapport d'activité qui fait office de bilan est adopté d'extrême justesse. Les militants reprochent à leur ancien Secrétaire général, sa ligne trop modérée notamment sur la réforme du Code du travail. Trois mois après son départ de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly conserve un bon souvenir de ses quatre mandats même si il aurait préféré partir dans des conditions moins mouvementées : "Ça a été tendu mais enfin, les congrès Force ouvrière sont souvent des congrès tendus. Quand vous avez 3 500 délégués pendant une semaine, il y un côté forum et puis qu'il y eu des formules qui m'ont blessé personnellement. On préférait partir autrement, je ne vais pas vous dire le contraire mais cela ne m'empêche pas de dormir." 

Jean-Claude Mailly ne pense pas avoir effectué un mandat de trop : "Le dernier mandat, je m'étais posé la question de savoir en 2015 si j'allais reprendre un mandat ou pas. Je n'étais pas décidé et ce sont les camarades de l'organisation qui ont dit : 'Non, il faut que tu restes, la succession n'est pas faite, etc.' Donc j'ai dit OK, je refais un mandat. J'ai toujours pensé le matin quand tu te lèves, est-ce que tu peux te regarder dans la glace ? En ce qui me concerne, je considère que, y compris avec le congrès, je peux me regarder dans la glace et là je ne regrette pas. Si c'était à refaire, je referai pareil." 

Je ne pense pas avoir changé sur le fond des idées, sur le cap. Après, c'est l'itinéraire qui peut varier en fonction du contexte

Jean-Claude Mailly

Le successeur le Jean-Claude Mailly s'appelle Pascal Pavageau. Jean-Claude Mailly a dénoncé son hypocrisie et sa duplicité. Une façon pas très confraternelle de saluer son arrivée : "C'était une réaction épidermique de ma part. Je ne regrette pas. J'ai expliqué qu'il était membre du bureau confédéral. Il était seul candidat donc il était sûr d'être élu. Quand j'ai découvert qu'il avait milité pour voter contre le rapport d'activité du bureau confédéral sortant dont il faisait partie, c'est ça qui m'a énervé. Ce n'était pas la peine de me saluer le lendemain. Je ne regrette pas, maintenant c'est du passé."

À la question de savoir si Pascal Pavageau a le bon profil pour diriger Force ouvrière, Jean-Claude Mailly répond : "On ne choisit pas son candidat. On n'est pas dans une entreprise où l'on va choisir qui va nous succéder. Il est devenu le candidat naturel de l'organisation. Il n'y en avait pas d'autres. C'était le seul parce que c'est lui qui passait le mieux dans l'organisation et qu'il avait envie, donc il est devenu le candidat naturel de l'organisation. Pour le moment on n'a aucun rapport téléphonique. On ne s'est pas revu depuis le congrès. C'est un peu atypique. C'est la vie, comme on dit."

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