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Ils ont fait l'actu. Isabelle Striga, présidente de Lubrizol à Rouen : " J'étais dans l'incrédulité, à me demander ce qui avait bien pu se passer"

Comme tous les étés, Sébastien Baer revient sur les événements marquants de l'année. Et ce sont ceux qui les ont vécus qui les racontent. Mercredi, Isabelle Striga, présidente de Lubrizol France, dont l'usine à Rouen a, en partie, été ravagée par un incendie.

Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Isabelle Striga, directrice générale de Lubrizol France. (SEBASTIEN BAER / RADIO FRANCE)

26 septembre 2019. Alors que la nuit est encore noire, des bruits d'explosion réveillent les habitants de Rouen et des environs. Un incendie "hors norme", selon les termes de la préfecture, ravage une partie du site de Lubrizol. Le panache de fumée noire, alimenté par la combustion de 9 500 tonnes de produits chimiques, s'étend sur 22 kilomètres et une odeur entêtante imprègne l'atmosphère.

Aussitôt alertée, la présidente de Lubrizol, Isabelle Striga, se rend sur place au petit matin. "Le panache de fumée était particulièrement spectaculaire. Je suis réellement embarrassée que notre activité économique ait eu cet impact-là sur la population". Les conséquences de cet incendie sont considérables : les émanations de produits chimiques gênent les habitants qui, pour certains, se plaignent de maux de tête et de nausées, des retombées de suie sont observées jusque dans le nord de la France, le lait, les légumes issus de 200 communes doivent être retirés des circuits de distribution et les établissements scolaires restent fermés pendant plusieurs jours.

"Atteinte grave" à l'environnement

Dix mois plus tard, les stigmates de l'incendie disparaissent, jour après jour, mais le souvenir de la catastrophe reste, lui, bien présent, selon Isabelle Striga, la présidente de Lubrizol. "Je me suis dit 'non, pas ça', j'étais dans l'incrédulité, à me demander ce qui avait bien pu se passer", se remémore Isabelle Striga, qui s'étonne que le sinistre ait pu éclater dans une zone de stockage sans activité la nuit.

Il y a quelques semaines, la commission d'enquête du Sénat, qui a auditionné notamment la présidente de Lubrizol Isabelle Striga, a dénoncé un suivi sanitaire "tardif et incomplet" de la part de l'État et pointé plusieurs failles dans la prévention des risques industriels. Fin février, Lubrizol a été mis en examen, notamment pour des manquements ayant causé une "atteinte grave" à l'environnement.

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