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Ils ont fait l'actu. David Gistau, représentant syndical, a occupé pendant 154 jours la fonderie SAM avec "des frères et sœurs de lutte"

Sandrine Etoa-Andegue revient sur les événements marquants de l'année. Et ce sont ceux qui les ont vécus qui vous les racontent. David Gistau, représentant CGT, a mené pendant plus de cinq mois l'occupation de la SAM, sous-traitant de Renault en faillite, pour tenter de sauver près de 340 emplois.

Article rédigé par franceinfo, Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
David Gistau, représetnant CGT, de la fonderie SAM. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

22 novembre 2021 à partir de 5 heures du matin, les ouvriers et ouvrières de la Société aveyronnaise de métallurgie -  dite la "SAM" - lancent le début de l’occupation de leur fonderie à Viviez, dans l’Aveyron. Quelques jours plus tard, le tribunal de commerce de Toulouse entérine une décision déjà connue : la liquidation et la cessation d’activités de ce sous-traitant de Renault. Les quelque 340 salariés, abattus mais déterminés se mobilisent pour sauver leurs emplois et empêcher la vente aux enchères des machines.  

Noël et nouvel An à la fonderie 

Un peu plus de 280 salariés se relaieront jour et nuit pendant 154 jours. 
David Gistau, figure emblématique du mouvement et représentant CGT des salariés raconte que "la décision s’est prise devant le tribunal de commerce de Toulouse le 19 novembre, jour où le dossier de l’avenir du site est examiné. À l’issue d’une assemblée générale, est votée à l’unanimité l’occupation de l’usine avec des relais jour et nuit, même le week-end". À ce moment-là, les salariés ne savent pas combien de temps le mouvement va durer 154 jours, qu’ils y passeront Noël et le jour de l’An. 

Dans un atelier à l’entrée de l’usine, "on a déplacé un certain nombre de choses, des frigos, des fauteuils, des tables, pour pouvoir avoir un minimum de confort et occuper l’usine à 300, se souvient David Gistau.

"Les salariés de nuit restaient sur place, faisaient des rondes, entretenaient l’usine. Il y avait une équipe dédiée pour les repas, l’autre pour le ménage, nettoyer les toilettes. Tout s’est organisé naturellement."

David Gistau

à franceinfo


 Le 25 avril, après avoir obtenu des garanties sur la protection de l’outil de travail – les machines ne seront pas vendues -, les ouvriers décident en AG de lever l’occupation de l’usine. Pendant ces mois d’occupation, les salariés ont reçu un soutien local important, de la population, des élus. Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire viendront sur le site sur les hauteurs de Decazeville. Aujourd’hui, les deux sites de la fonderie sont fermés et surveillés par une société de gardiennage. Quelques mois après, il regarde avec fierté cette "aventure collective et humaine extrêmement riche. On se considère, pour toutes celles et tous ceux qui sont restés jusqu’au bout, comme des frères et sœurs de lutte", sourit-il sur franceinfo. 

Aujourd’hui les salariés officiellement licenciés depuis février, dans une procédure de reclassement n’ont plus de contact avec Renault. 282 d’entre eux ont attaqué Renault aux Prud’hommes en tant que co-employeur pour réclamer des indemnisations. "Ils ont décidé pendant des années qui avaient le droit de vie et de mort sur cette entreprise", déplore David Gistau qui espère ainsi poursuivre le combat sur le terrain juridique. Ce petit-fils de mineur, fils de sidérurgistes, espère encore qu'une nouvelle fonderie verra le jour dans ces mêmes locaux. David Gistau, toujours au chômage, n'imagine rien faire d'autre, mais dans un coin de sa tête, il projette d'ouvrir un jour un café associatif.

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