Ils ont fait l'actu. Comment se porte le groupe Lactalis après la crise sanitaire et la contamination à la salmonelle du lait en poudre ?
Le 2 décembre 2017 débute le début de l'affaire dite du lait contaminé. À Craon, en Mayenne, plusieurs lots de lait en poudre pour enfants fabriqués par Lactalis sont retirés de la vente. En cause, la contamination d'une vingtaine de bébés par des salmonelles.
Plusieurs lots de lait en poudre pour enfants fabriqués par Lactalis sont retirés de la vente le 2 décembre dernier à cause d'une contamination à la salmonelle.
Quelques jours plus tard, alors que les premières plaintes sont déposées contre Lactalis, un premier bilan fait état de 31 nourrissons victimes de salmonelles. Face à l'ampleur de la crise, le groupe stoppe sa production et rappelle tous les produits infantiles produits à Craon depuis le 15 février 2017. Après enquête Lactalis explique que des travaux réalisés quelques mois plus tôt sont à l'origine de la contamination. Huit mois plus tard, l'affaire n'est toujours pas terminée mais elle a déjà laissé des traces profondes explique le porte-parole du groupe, Michel Nalet : "Ça a été une période très compliquée, cette crise sanitaire, cet accident sanitaire, parce qu'il s'agit bien d'un accident, pour l'ensemble des collaborateurs a été un vrai choc parce qu'on a été qualifié de tous les mots, d'empoisonneurs et que sais-je encore. Je vous garantie que je ne souhaite à personne, à aucun de nos concurrents, ce que l'on a pu vivre durant cette période. Ça a été non-stop pendant près de deux mois. Ça a été compliqué en interne mais avant tout vis à vis de nos clients et vis à vis des parents." Il s'agit de la crise la plus grave de l'histoire de Nactalis comme le confirme Michel Nalet : "En tout cas pour moi qui suis dans le groupe depuis 1990, nous n'avions jamais eu cette crise-là et cela a été pour certains très compliqué."
Lactalis n'a jamais pris cette crise dès le début à la légère comme le souligne Michel Nalet : " Dès le vendredi soir, 1er décembre, toutes les équipes ont été mobilisées et nous n'avons pas cessé de communiquer." Et Lactalis n'a jamais été une forteresse : "C'est une impression que vous avez eu puisque ce n'était pas le président du groupe qui s'est exprimé et en fait, on a voulu associer cette crise sanitaire à la personne du président du groupe. Ce n'était pas notre volonté mais nous n'avons jamais pris cette crise à la légère bien au contraire."
Le premier retrait du 2 décembre a stoppé toute contamination. Il n'y a pas eu de nouveaux cas de bébés malades après le 2 décembre
Michel Naletsur franceinfo
Si la crise avait lieu aujourd'hui, les choses seraient gérées peut -être d'une façon différente, comme le dit Michel Meret : "Peut-être qu'il y a des choses que l'on referait différemment puisque on a effectivement été accusé de ne pas avoir communiqué. Je crois que l'on pensait que l'on ne voulait pas s'expliquer. On a toujours voulu s'expliquer. La seule chose c'est que l'on n'a pas 15 porte-paroles dans le groupe. On a été deux à prendre la parole, puis on était trois mais peut-être que ce n'est pas suffisant quand on a une crise de cette ampleur."
Une crise qui débouche sur la remise en cause d'emplois
Les conséquences sur l'emploi seront limitées comme l'affirme Michel Nalet : " Il y a un premier dossier sur le site industriel de Craon pour lequel il n'y a aucun impact sur l'emploi et depuis le début nous avons signé un accord avec les partenaires sociaux pour éviter qu'il y ait un impact sur l'emploi. Sur la partie commerciale, on a informé les partenaires sociaux qu'il y avait des postes qui allaient être supprimés parce que ne plus vendre un produit durant six mois allaient avoir un impact sur la reprise. Lactalis est un grand groupe et fort heureusement la taille de notre groupe nous permet de vivre cette crise avec plus de sérénité que si nous étions une entreprise de taille moyenne."
Début Juillet, l'usine Lactalis a reçu l'autorisation de reprendre sa production de lait infantile sur son site de Craon. Des tests sont en cours avant que le lait puisse être commercialisé à nouveau. Le mois dernier, les députés qui ont examiné l'affaire du lait contaminé ont rendu leur rapport. Rapport qui préconise de renforcer les contrôles et de sanctionner plus lourdement les entreprises défaillantes.
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