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Ils ont fait l'actu. Clarisse revient sur son témoignage au procés des attentats du 13-Novembre

Retour avec Sandrine Etoa-Andegue sur les événements marquants de l'année. Et ce sont ceux qui les ont vécus qui les racontent. Mercredi 24 août, Clarisse, qui était présente au Bataclan le 13 novembre 2015. Elle est venue témoigner au procès des responsables de l'attentat du Bataclan.

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Clarisse, rescapée de l'attentat du Bataclan, le 13 novembre 2015, à Paris. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

6 octobre 2021, Clarisse vient témoigner devant la Cour d'assises spéciale de Paris qui juge les responsables des attentats du 13 novembre 2015. Elle avait 24 ans. Elle a échappé au carnage en se cachant dans un faux plafond du Bataclan. De longues heures d'angoisse absolue. Elle a longuement hésité à venir témoigner au procés. "Je voulais vraiment livrer ce que j'ai vécu ce soir-là, pour que tout le monde comprenne l'horreur. Et puis, pour les familles endeuillées qui ont perdu quelqu'un, qu'ils puissent à travers mon témoignage, peut-être, retrouver des indices et reconstituer le puzzle de cette soirée. Je voulais apporter ma petite pierre à l'édifice. J'étais persuadée que si je ne le faisais pas j'allais le regretter."

"Quand je me replonge dans ce qu'il s'est passé, je revis la scène."

Clarisse

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Clarisse se souvient de l'audience, au Palais de justice de Paris. "J'étais obligée de regarder au loin, je ne pouvais pas regarder le président de la cour en face de moi. Je vivais l'instant. J'avais quelques lignes pour avoir une espèce de trame, avec les années qui passent, les souvenirs qui se modifient ou se diluent un petit peu."

Ce témoignage a été "clairement" une délivrance pour Clarisse. "Quand je suis sortie de la salle, c'est ce que je souhaitais : j'avais un poids en moins. Je me suis sentie très, très soulagée. Après, j'ai été très surprise de voir que mon témoignage avait été repris dans la presse. Cela m'a fait un peu peur, ce n'est pas ce que j'attendais forcément. Mais cela a fonctionné : j'ai l'impression que les gens ont entendu ce que j'avais à dire, cela les a choqués. C'est ce que je voulais faire transparaître." 

Clarisse a suivi les premiers mois de ce procès-fleuve grâce à la webradio proposée aux parties civiles, qui permettait d'assister à l'audience à distance. "Au début, c'était clairement une obsession. J'étais au travail, avec mes écouteurs, j'écoutais la webradio... J'ai fait ça quelques semaines et au bout d'un moment, je me suis rendue compte que ce n'était pas sain, j'en ai un peu souffert. Et j'ai abandonné le procès. Puis j'ai fait la dernière journée d'audience. Pour le verdict, pour psychologiquement refermer ce chapitre."

La Bretagne, où vit sa famille est son exutoire, raconte Clarisse. Elle a négocié avec son employeur d'y télétravailler la moitié du temps. Là-bas, elle ne pense presque pas au 13 -Novembre. Sept ans après l'attentat, cette survivante n'a toujours pas été indemnisée.

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