Cet article date de plus de trois ans.

Ils ont fait l'actu. Bruno Fortier, maire de Crépy-en-Valois, première commune confinée à cause du coronavirus : "il reste beaucoup d'amertume"

Comme tous les étés, Sébastien Baer revient sur les événements marquants de l'année. Et ce sont ceux qui les ont vécus qui les racontent. Mardi, Bruno Fortier, maire de la première commune confinée à cause du coronavirus, Crépy-en-Valois. Commune de l'Oise où  594 personnes ont succombé au virus.

Article rédigé par franceinfo, Sébastien Baer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Bruno Fortier, maire de Crépy-en-Valois (Oise). (DOMINIQUE TOUCHART / MAXPPP)

1er mars 2020. Les cent premiers cas de coronavirus sont recensés en France. Sur ces 100 cas, 36 sont comptabilisés dans l'Oise ce qui fait du département le principal foyer de l'épidémie. Après la mort d'un professeur de la ville, la première victime, les 15 000 habitants de Crépy-en-Valois sont invités à limiter leurs déplacements. La commune devient l'épicentre de la crise et son maire, Bruno Fortier, se retrouve en première ligne. "Ce matin, on avait un marché et la gendarmerie est venue pour annuler le marché. Demain, tous les établissements scolaires – privés et publics – vont rester fermés. Moi je crains fort que les choses évoluent dans le mauvais sens" alerte le maire. Et effectivement, 15 jours plus tard, le confinement décidé à Crépy-en-Valois et dans plusieurs villes du département, est étendu à l'ensemble de la France. Dans l'Oise, la vague épidémique a été particulièrement meurtrière: 594 personnes ont succombé au virus.

Six mois presque, après le début de la crise sanitaire le maire de Crépy-en-Valois garde un souvenir douloureux de cette période : "Cela a été lourd et compliqué et il reste beaucoup d'amertume, le sentiment d'avoir été les pestiférés du départ. Les habitants se sentent toujours les pestiférés et cela reste au fond d'eux profondément" raconte Bruno Fortier qui ajoute "nous avons été arrêtés ici 15 jours avant tout le monde. Dès le départ, les employeurs disaient à leurs employés crépynois qui travaillent sur Paris 'ne venez pas, vous habitez l'Oise' et cela a été le cas pour les 2500 à 3000 personnes qui travaillent sur Paris, dès le départ". Au point que malade à son tour, le 28 février, le maire s'est senti 'coupable'. Le mois dernier, Bruno Fortier a été auditionné par la commission sénatoriale sur la gestion de la pandémie dans sa ville. Pendant la crise, Crépy-en-Valois a enregistré quatre fois plus de décès que d'habitude.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.