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Il était une fois en Amérique : 1960, Kennedy, le héros du Pacifique

Alors que l'élection présidentielle se profile aux États-Unis, retour pendant tout l'été sur des épisodes marquants de l'histoire politique américaine.

Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le président Kennedy félicitant des soldats de l'armée américaine, le 13 octobre 1961. (JOHN LOENGARD / THE LIFE PICTURE COLLECTION)

Dans un film de campagne de quatre minutes, c’est en héros de la guerre du Pacifique qu'est présenté John Kennedy aux Américains. Un président idéal pour affronter les défis intérieurs et extérieurs des États-Unis. Et l'homme qui vante le courage, l’endurance et le leadership du candidat démocrate dans la course à la présidentielle 1960 n'est autre que l’acteur Henry Fonda.

L’héroïsme de Kennedy alors lieutenant de l’US Navy pendant la Seconde Guerre mondiale réside dans le sauvetage de son équipage promis à une mort certaine, deux soldats meurent toutefois sur le coup, après que leur vedette lance-torpilles commandé par Kennedy a été percutée par un destroyer japonais au début du mois d’août 1944. Kennedy sauve un équipier gravement blessé en tirant le gilet de sauvetage de celui-ci avec ses dents. Il nage ainsi pendant cinq heures avant de se réfugier sur une île.

Cette incroyable histoire est immédiatement montée en épingle par le père de John qui rêve d’un destin présidentiel pour son fils. Hyper médiatisée dès 1944, cette histoire est sans cesse évoquée par Kennedy et ses hommes qui sont à ses côtés lors de ses campagnes pour le Sénat, puis la présidentielle de 1960. L’argent de Kennedy lui permet d’imprimer un article de 1944, écrit par John Hersey, et de le distribuer gratuitement à des millions d’exemplaires au printemps 1960.

Mais l'article passe sous silence l’erreur de pilotage de Kennedy dont le lance-torpilles est le seul à avoir été percuté par un destroyer japonais. L’image d’un héros courageux de la guerre était nécessaire pour succéder à Eisenhower et passer sous silence le réel état de santé, calamiteux, de Kennedy qui devait absolument incarner la jeunesse, la force et la beauté. Tendre un miroir flatteur aux Américains en somme.

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