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Il était une fois en Amérique : 1960, Kennedy au secours de Martin Luther King

Alors que l'élection présidentielle se profile aux États-Unis, retour pendant tout l'été sur des épisodes marquants de l'histoire politique américaine.

Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Martin Luther King arrivant à la Convention nationale démocrate de 1960, à Los Angeles. (LANDOV / MAXPPP)

En ce mois d’octobre 1960, le match entre Kennedy et Nixon pour les élections présidentielles américaines s’annonce ultra serré. Les débats télévisés ont plutôt tourné à l’avantage du premier, mais chaque voix comptera dans quelques semaines.

Le vote noir s’annonce décisif et Nixon a le soutien du plus grand joueur de baseball de l’époque, le mythique afro-américain Jackie Robinson. Il peut, en outre, se targuer d’une proximité avec Martin Luther King, dont le père est un des leaders du parti républicain à Atlanta.

Cependant, le 19 octobre, comme tombée du ciel, une nouvelle va changer la donne. Ce jour-là, Martin Luther King et quelques étudiants sont arrêtés à Atlanta pour avoir protesté contre la ségrégation raciale en organisant un sit-in dans le restaurant d’un grand magasin. Tout le monde est rapidement libéré, sauf King. Il est condamné à quatre mois de travaux forcés par un juge réactionnaire, qui avait argué d’une libération conditionnelle préalable pour un défaut de permis de conduire.

Martin Luther King soutient Kennedy

Enceinte de six mois, Coretta Scott King, l’épouse de Martin Luther King, tente de joindre les deux candidats. Nixon, qui craint de perdre les voix des Blancs du Sud, reste muet. John Kennedy décroche son téléphone : "Cela doit être très dur pour vous et je veux que vous sachiez que je pense à vous et que je ferai tout ce que je peux pour vous aider." Son frère, Bobby, parvient à contacter le juge, qui décide de libérer King. Une version confirmée par MLK lui-même, dans un enregistrement de décembre 1961 rendu publique il y a quelques années.

Le père du révérend déclare : "Il a fallu du courage pour appeler ma belle-fille dans un instant comme celui-ci. Il a le courage moral suffisant pour agir quand il sait qu’il doit le faire. J’ai une valise pleine de votes et je vais l’apporter à M. Kennedy et la jeter sur ses genoux." Trois semaines plus tard, Kennedy remportait d’extrême justesse la présidentielle.

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