Il était une fois en Amérique : 1932, Roosevelt "le faible" s'impose
Alors que l'élection présidentielle se profile aux États-Unis, retour pendant tout l'été sur des épisodes marquants de l'histoire politique américaine.
Nous sommes le 2 juillet 1932, à Chicago, et la Convention démocrate vient de donner l’investiture du parti à Franklin D. Roosevelt. Il affrontera en novembre suivant le président sortant Herbert Hoover.
Cette situation donne le sourire aux républicains. En février 1932 Theodore Joslin, le porte-parole du président Hoover, espérait une candidature de Roosevelt. Il note dans son journal intime : "Je préférerais Roosevelt à presque n’importe quel autre candidat démocrate pour être le concurrent du président, car le peuple se rendrait compte qu’il n’a ni la capacité, ni la mentalité pour être président." L’administration Hoover multiplie les allusions à la "féminité" de Roosevelt, qui selon eux doit leur assurer une réélection facile. En cause, sa faiblesse physique, consécutive à la polio contractée en 1921.
L'image d'un homme fort
Pour parvenir à la Maison Blanche, il est apparu clair à Roosevelt et son conseiller politique de toujours, Louis Howe, qu’il fallait "refaire et concevoir à nouveau son propre corps." Et pour commencer, il fait une chose que personne n’avait faite avant lui. Il se rend personnellement à la Convention à Chicago. Il a besoin de l’aide des électeurs, non pour gagner des voix mais "pour rendre l’Amérique à son peuple". Un discours ultra-volontariste, où la rhétorique de l’action doit balayer les doutes sur son physique… Il promet par exemple "d’abattre" la crise économique. Après cela, plus personne ne le qualifiera de "chochotte".
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