La réquisition de logement: pourquoi ça ne marche pas en France?
Si en France, la réquisition d'appartement est plutôt mal accueillie,
l'état de l'Utah n'a pas réfléchi longtemps pour la mettre en place. Il y a
quelques années, alors gouverneur, John Huntsman impose à ses concitoyens le
plan : "Housing Firts", " le logement d'abord ". Avec ce
programme, il procède donc à un calcul assez pragmatique.
Un sans-abri coûte aux contribuables de son état un peu plus de 16.000
dollars en moyenne par an (en frais d'hospitalisation, soins médicaux). Alors
que ce même sans-abri qui bénéficie d'un logement et d'un accompagnement social
coûte seulement 11.000 dollars en moyenne par an. Contre toute attente,
héberger un SDF revient moins cher que de
les laisser à la rue.
Moins de sans-abris dans les rues
On n'est pas encore à "Zéro SDF " dans les rues
de l'Utah. Mais après 9 ans, l'expérience est concluante : le programme a
permis de faire chuter le nombre de sans-abris de 78% selon le journal "The Indépendant". De bons résultats qui poussent aujourd'hui d'autres
états américains à s'inspirer de la méthode "Housing First ". Que l'on
retrouve aussi en Europe. Les Pays-Bas, l'Angleterre, le Portugal, la Hongrie
ont mené des expériences similaires de réquisition de logement pour les SDF.
Une mesure qui passe mal en France
En 2012, la Ministre du logement, Cécile Duflot, avait bien
tenté de lancer une campagne réquisition, mettre la main sur les 2,5 millions de locaux
vacants en France alors que 120.000 personnes dorment dans la rue. Bien que
légale, la réquisition reste difficile à mettre en place selon Eric Pliez,
président du SAMU Social et directeur général de l'association AURORE
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