Cet article date de plus de douze ans.

P.I.P. nouveau Mediator ?

Révélations en cascade dans la presse sur l'affaire des implants P.I.P : les hommes aussi sont concernés, des inquiétudes beaucoup plus larges sur l'ensemble des prothèses médicales qui ne seraient pas suffisamment contrôlées, y compris des pacemakers, des interrogations aussi sur l'ex-patron de P.I.P et son sort judiciaire.
Article rédigé par Jean-Christophe Martin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8 min
  (©)

Au sommaire : les multiples ramifications de l'affaire P.I.P dans la presse.

Invité de l'Hyper revue de presse : Patrick de Saint-Exupéry , rédacteur en chef de la revue XXI , pour la sortie aujourd'hui en librairie du numéro de l'hiver du trimestriel, en partenariat avec France Info.

L'actualité du Web

La carte des voeux de Libération

Pendant que vous rédigez vos cartes de vœux,
Libération publie sur son site Internet la carte interactive des vœux de
Nicolas Sarkozy et François Hollande. Une vraie carte du monde pour suivre étape
par étape les cérémonies et meetings du Président et du candidat socialiste…

Attachez votre
ceinture, vous êtes partis pour plus de 40.000 kilomètres de vœux, d’hommages
ou de réunions d’ici le 24 janvier. 40.000 km, c’est la circonférence de la
Terre rappelle Libération qui vous offre donc cette carte interactive pour
suivre les déplacements de Nicolas Sarkozy et François Hollande. Le candidat
socialiste était hier à Mérignac près de Bordeaux, il est à Caen aujourd’hui
pour parler éducation et formation. Le président est lui à Vienne pour les vœux…
au monde de l’éducation. Un exemple des "fausses coïncidences" comme l’explique
Libé que vous pourrez vous amuser à débusquer en parcourant cette carte.

Au final, Nicolas
Sarkozy coiffe François Hollande d’un cheveu avec 22.000km au compteur, 19.000
pour le candidat du PS. Résultats impressionnants en 3 semains, expliqués par
des voyages prévus en Martinique, Guadeloupe et Guyane pour François Hollande
et par les vœux décentralisés du Président en Guyane le 21 janvier. Nous
n’attendons plus qu’une mise à jour de cette carte avec le calcul de l’empreinte
carbone
de ses déplacements sur laquelle des internautes facétieux sont
surement déjà en train de travailler… 

Barack Obama est bien sur Instagram... mais pas sur Mars !

Dès sa première campagne en 2008, Barack Obama
et son équipe se sont emparés du Web et des réseaux sociaux, et cette année, ils
comptent visiblement être toujours aussi présents…

Chaîne Youtube,
page Facebook, compte ou Google +, Barack Obama est même présent sur le
réseau social professionnel LinkedIn où il est  "Président chez United States Of America" et maintenant, Barack Obama est aussi sur
Instagram
. Une application photo gratuite pour smartphone qui est aussi un réseau social
de partage de photos
. 3 clichés postés depuis l’ouverture du compte. Un compte
qui totalise déjà 26630 abonnés et des milliers de j’aime ta photo. Mais par
contre Barack Obama lui ne s’est abonné à aucun utilisateur.

Sur le site des
Inrocks
, vous pourrez lire le communiqué des créateurs d’Instagram impatients
que leur nouvel abonné utilise leur service pour "donner aux gens un sens visuel
à ce qui se passe dans la vie quotidienne d'un président des États-Unis." 

Et la
vie quotidienne du Président des Etats-Unis, c’est aussi faire face à toutes sortes
d’accusations, dont la dernière en date et surement l’une des plus originales…

Et oui, car c’est officiel selon la Maison
Blanche, Barack Obama n’a pas été téléporté sur Mars dans sa jeunesse.

C’est une réponse officielle de l’administration
Obama obtenue par le site américain Wired. En réaction aux affirmations d’Andrew D. Basiago et William Stillings,
deux américains qui disent avoir été embauchés comme chronononautes par une
agence de l’armée US
au début des années 80. Basiago et Stillings affirment que
le président américain a été téléporté sur Mars à deux reprises
alors qu’il
avait 19ans, le tout sous un nom d’emprunt : Barry Soetero. Le porte
parole du Conseil de sécurité nationale américain le répète, Barack Obama n’a
jamais donc jamais été sur Mars, sauf si "regarder les épisodes
de Marvin le Martien peut être pris en compte". 

La revue de presse et du Web

 

 

 

Beaucoup de questions ce matin dans la  presse dans l'affaire des prothèses mammaires P.I.P... L'occasion de faire le point sur cette affaire qui part dans tous les sens ce matin dans les journaux et qui concerne les dizaines de milliers de femmes appelées par précaution à se faire enlever leurs implants...

Après le Mediator, les implants PIP : à nouveau des questions sur le contrôle sanitaire des produits de santé en France... Des questions posées par Eric Favereau dans Libération, qui se demande à nouveau si les autorités de santé ont manqué de réactivité...

Et ce matin plus largement "Des révélations sur des pratiques scandaleuses" : des révélations en cascade, et c'est la Une du Parisien et d'Aujourd'hui en France... L'affaire fait aussi la manchette de la Provence qui rappelle le rôle des chirurgiens marseillais qui ont donné l'alerte : sans eux, la Provence souligne que les implants PIP seraient peut-être toujours sur le marché, et que c'est grâce à leur vigilance et même à leur enquête "à la Colombo" racontée dans la Provence que la police a découvert en mars 2010 ce que les dirigeants de PIP cachaient depuis 5 ans. Il a fallu à ces chirurgiens aller jusque sur le site de fabrication des implants pour comprendre ce qui se passait vraiment.

On apprend aussi au passage, cette fois dans le Parisien, que la société PIP fabriquait également des prothèses pour hommes, des implants pour les testicules et pour les pectoraux... Des hommes qui à leur tour commencent à s'inquiéter sur les forums sur internet... ce qui pourrait encore donner une nouvelle dimension à cette affaire.

Pendant ce temps, le Parisien écrit que la partie de cache-cache se poursuit avec Jean-Claude Mas, le mystérieux ex-patron de la société, toujours invisible. Le Monde fait le portrait de cet homme passé du commerce du saucisson à celui de la prothèse mammaire. Un vendeur surdoué, écrit Yves Bordenave dans le Monde, capable de refiler n'importe quoi à n'importe qui...  

De son côté Le Parisien a pu rencontrer des anciens salariés de PIP. Des témoignages troublants...

Ils décrivent leur ex-patron comme un homme qui avait changé ces dernières années et qui était devenu étrange. C'est une ex-salariée qui décrit par exemple des pratiques douteuses dans le processus de fabrication, sur ordre direct du patron, ou encore un autre ex-employé affirmant que les chefs demandaient notamment de remettre en circulation les prothèses jugées pourtant défectueuses par le contrôle qualité.

D'autres informations encore dans Le Figaro, tout aussi inquiétantes, et qui ouvrent encore un autre volet de cette affaire...

Selon Anne Jouan, les implants mammaires de PIP ne seraient que la face émergée de l'iceberg dans le monde beaucoup plus large des prothèses médicales, y compris les pacemakers ou les respirateurs artificiels.

Selon un expert reconnu cité dans le Figaro, dans ce domaine, il y a des bombes à retardement un peu partout. Un autre cite même un chiffre particulièrement alarmant, environ 20 pour cent des implants médicaux de toutes sortes actuellement en circulation n'ont pas subi les essais cliniques prouvant qu'ils sont fiables au-delà de trois ou quatre ans.

Enfin pour en revenir à PIP, toujours selon le Figaro, circonstance sans doute encore aggravante, cette société a été fournisseur référent de prothèses mammaires pour les centres anti-cancéreux français jusqu'en 2010...

Avalanche d'informations ce matin, l'occasion de rappeler où on en est dans cette affaire sur le plan judiciaire, on s'étonne d'ailleurs de ne pas très bien savoir où se trouve Jean-Claude Mas...

Ce qu'on sait, c'est qu'il a été entendu deux fois en garde à vue au cours d'une première enquête. Selon les informations du Monde, il est en convalescence dans le Var après une opération le mois dernier. Son fils affirme aussi dans le Parisien, sans autres précisions, qu'il est "dans le coin" et qu'il réserve ses déclarations aux enquêteurs.

En tout cas, face à l'avalanche de plaintes, plus de 2400 déjà enregistrées en France, le Monde rappelle que la première enquête préliminaire pour tromperie aggravée et mise en danger de la vie d'autrui a été bouclée en octobre dernier. Plusieurs employés et dirigeants de PIP devraient comparaître devant le tribunal correctionnel sans doute en octobre prochain à Marseille.

Ce n'est qu'un des volets de la procédure : le mois dernier, après la mort d'une femme atteinte d'un cancer et porteuse d'une prothèse PIP, le parquet de Marseille a ouvert une information judiciaire cette fois pour "blessure et homicide involontaire".

Enfin un dernier détail sordide dévoilé dans la Provence, car décidément cette affaire a de multiples prolongements...

Un avocat marseillais qui défend une quinzaine de victimes des implants PIP affirme que le scandale devient une source de profit pour certains chirurgiens. Même si la Sécurité sociale fait la prise en charge pour l'extraction des implants, ses clientes se disent toutes victimes de dépassements d'honoraires.

Et si elles veulent se faire poser des implants de remplacement, l'addition se corse : même si l'acte est réalisé au cours de la même opération, des chirurgiens facturent le prix fort, jusqu'à 4000 euros, comme s'il y avait deux interventions, alors que Sophie Manelli souligne dans la Provence que le bloc, l'anesthésiste et le personnel sont déjà payés par la Sécu. Le scandale dans le scandale...

La presse à la Une

 

 

 

L'affaire des implants mammaires P.I.P dans le Figaro : deux informations inquiétantes, on apprend d'abord que P.I.P était le fournisseur officiel des centres anti-cancéreux...

Deuxième information de taille dans le Figaro, les inquiétudes vont cette fois bien au-delà des implants mammaires, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Le Figaro affirme que c'est en réalité tout le secteur des implants médicaux qui pose problème, y compris des pacemakers, des valves cardiaques ou des respirateurs artificiels. Explication avec Anne Jouan qui suit cette affaire pour le Figaro.

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