Le témoignage de Dominique Erignac et le gouvernement fantôme
Avec d'abord un témoignage dans la presse...
Et si on ne sortait pas ce soir ? cette petite phrase, elle s'en souvient encore. A quelques jours de l'ouverture du procès d'Yvan Colonna, soupçonné du meurtre du préfet Claude Erignac, sa veuve, Dominique Erignac, s'est confiée à Pélerin, dans un témoignage exclusif.
Elle ne s'est d'ailleurs exprimée que rarement depuis le drame d'Ajaccio, le 6 février 1998.
C'est ce soir-là qu'elle a prononcé ces quelques mots, et si on ne sortait pas ce soir...
Mais elle s'est finalement laissée convaincre d'aller au théâtre municipal pour un concert. Elle raconte la suite dans Pélerin, le choc de l'assassinat de son mari, sa détresse puis son combat pour la justice, les questions qui la hantent toujours : qui a tué son mari, pourquoi est-il mort, est-ce que tous les moyens sont vraiment utilisés pour retrouver les coupables...
Presque dix ans ont passé depuis ce concert où elle voulait pas aller. Elle aura peut-être des réponses à ses questions à partir de lundi, ce sera le début du procès d'Yvan Colonna devant la cour d'assises spéciale de Paris.
Une angoisse maintenant, c'est à la une de Libération : mais où est donc passé le gouvernement ?
C'est la question que pose Libération, avec ce titre cruel, le gang des Potiches, Libé constate que nombreux sont les ministres marginalisés par un Président omniprésent. C'est Sarkozy le voleur de portefeuilles dit encore Libération qui se demande combien de temps ça peut durer comme ça...
Après avoir procédé à l'escamotage du Premier ministre, Sarkozy le prestidigitateur a décidé de dissoudre une bonne partie des membres de ce qu'on n'ose plus appeler un gouvernement... et qui ressemble de plus en plus à une collection de fantômes...
Libération a quand même trouvé quelques ministres qui parviennent à exister, les deux Xavier, Bertrand et Darcos, Jean-Louis Borloo et Rachida Dati. Rachida Dati qui annonce dans le Parisien qu'elle sera bien tête de liste de l'UMP pour les municipales de l'an prochain dans le septième arrondissement à Paris.
Et loin du 7ème arrondissement et des beaux quartiers, une question maintenant : à quoi sert l'argent des banlieues ?
Banlieues, le rapport accablant titre le Parisien-Aujourd'hui en France à la une, parce que dans son rapport rendu public aujourd'hui, la cour des Comptes ne mâche pas ses mots, l'argent injecté dans les banlieues depuis cinq ans n'a pas porté ses fruits. Sur la sellette, les lourdeurs de l'administration et des dispositifs trop compliqués.
Autant dire que Fadela Amara, secrétaire d'Etat à la politique de la Ville, va devoir faire la révolution et comme elle le martèle faire exploser les préjugés si elle veut vraiment métamorphoser le visage des cités qui n'y croient plus.
Pourtant ce n'est pas faute d'avoir injecté des milliards, dit le Parisien, mais dans les immeubles délabrés, 20 ans de politique de la ville n'ont rien changé ou presque.
Dans les autres journaux Jean-Christophe ?
France Soir s'intéresse au marché noir des mariages blancs, à l'occasion d'un procès qui commence aujourd'hui, le phénomène selon France Soir a plus que triplé depuis 2001, et le journal estime que le durcissement de la loi sur l'immigration aura pour effet pervers d'amplifier encore ce juteux marché noir, un exemple à l'appui, un réseau qui gagnait 25 000 euros par mois en organisant des mariages blancs.
De son côté, le Figaro fait le bilan des six mois de présidence Sarkozy et titre sur le temps des épreuves qui commence, avec les grèves qui s'annoncent dans les transports, et le début de contestation dans les facs...
A propos de grève, l'Humanité revient sur l'escale bretonne de Nicolas Sarkozy pour constater que les pêcheurs n'ont pas mordu à l'hameçon, l'Humanité qui se demande aussi dans un cahier spécial avec des historiens ce qui reste de la Révolution d'octobre 1917, 90 ans après la prise du pouvoir à Moscou par Lénine et les Bolchéviques.
Enfin les Echos encore absents des kiosques...
Toujours l'effervescence et même le big bang dans le monde de l'information économique constate le Figaro et pas seulement en France : après les grandes manoeuvres autour du Wall Street Journal, la bible des milieux d'affaires internationaux, et autour de Reuters, c'est le deuxième jour de grève du côté des Echos, absents des kiosques, avec en plus ce matin un nouveau cri d'alarme cette fois à la une de son confrère la Tribune : un gros titre qui barre la une, la presse économique en danger.
Après avoir racheté les Echos, le groupe le luxe LVMH s'apprête à décider à qui il vend la Tribune, sur fond de contestation des salariés, pour qui l'opération va mettre en péril l'indépendance du journal.
Commentaire dans la Croix : quand les journalistes parlent des journalistes, il ne faut pas croire que ça ne concerne que les journalistes, la situation des Echos ou de la Tribune rappelle encore une fois la vulnérabilité de la presse écrite en France.
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