Le pétrole, véritable raison de la mobilisation américaine en Irak ?
L’offensive des jihadistes de l’Etat islamique en Syrie et en Irak, notamment au Kurdistan irakien, pousse des centaines de milliers de personnes sur les routes. Les musulmans chiites, les chrétiens et les membres de la minorité yézidie sont persécutés. Barack Obama évoque un risque de "génocide" . Selon le président américain, c'est pour cela que les Etats-Unis ont décidé d'intervenir en Irak.
Mais la véritable raison est ailleurs, d’après The Independent . La raison essentielle, c’est le pétrole, affirme le quotidien britannique ("Le pétrole, le nerf de la guerre", en ligne sur le site internet de Courrier International ). "En fait, il s’agit de protéger les multinationales du secteur des hydrocarbures implantées au Kurdistan" , écrit Robert Fisk. Le journaliste cite Mobil, Chevron, Exxon et Total.
Le pétrole, enjeu stratégique pour l'Etat islamique
"Sur des réserves pétrolières de 143 milliards de barils en Irak, quelque 43,5 milliards se trouvent au Kurdistan" , poursuit-il. D’ailleurs, si cette région autonome était un vrai pays, "il se classerait parmi les dix puissances pétrolières les plus riches du monde".
Le pétrole est aussi enjeu stratégique pour l’Etat islamique. L’organisation terroriste contrôle déjà plusieurs gisements en Irak et en Syrie, et vend ses hydrocarbures sur le marché noir. D'après Le Parisien / Aujourd'hui en France , le pétrole rapporte environ six millions d'euros par mois au groupe jihadiste, qui est déjà le plus riche du monde avec "un pactole de deux milliards de dollars" , soit 1,5 milliard d'euros.
"Certes, nous avons de la compassion pour les chrétiens d'Irak , conclut The Independent . Pas de doute, nous devons protéger les yézidis, comme nous l'avons promis. Mais n’oublions pas que les maîtres du nouveau califat du Moyen-Orient ne sont pas des idiots. Les frontières de leur guerre à eux vont bien au-delà de nos "mandats" militaires. Et ils savent bien (même si nous ne l'admettons pas) que nos véritables mandats sont dictés par un mot inavouable : "pétrole".
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