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Le duel des deux France et "Les paroles de Roumains"

Le verdict de la presse - et des réseaux sociaux - au lendemain du débat Hollande-Sarkozy. La Journée mondiale pour la liberté de la presse vue de Tunis, un an après les printemps arabes. Et notre coup de coeur, un Webdoc qui vous livre des "paroles de Roumains"
Article rédigé par Jean-Christophe Martin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
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Les invités de l'Hyper revue de presse 

  • C'est la journée mondiale pour la liberté de la presse, et nous
    serons en ligne avec David Thomson , qui est à Tunis pour France
    Info, RFI et France 24. On verra où en est justement la liberté de la
    presse dans les pays du printemps arabe, un an après les soulèvements
    populaires, et spécialement en Tunisie.

  • , pour présenter le Webdocumentaire
    "Stigmatisés, paroles de Roumains" qu'elle a réalisé avec .

Les lendemains de débat, la presse décerne elle aussi ses bons et ses mauvais points...

Pour les journaux ce matin, pas franchement de vainqueur ou de vaincu, ce qui serait en soi une victoire plutôt pour François Hollande... Ce que résume ainsi Françoise Fressoz sur lemonde.fr, "Hollande partait en position de favori, il le reste"... Pas de "Coup de  Grâce", ni d'un côté ni de l'autre, c'est aussi ce que retient le Wall Street Journal...

En revanche, Libération a son vainqueur, il est dans le titre à la Une : "Hollande préside le débat"... Renaud Dély dans le nouvel Observateur rappelle que Nicolas Sarkozy s'était promis "d'exploser" ce "nul" de Hollande, un but qu'il n'a pas atteint en près de trois heures de débat, et que du coup c'est bien François Hollande qui émerge comme "la vraie révélation cathodique" de la soirée. Dès lors souligne le nouvel Observateur, Nicolas Sarkozy aura le plus grand mal à renverser un rapport de forces qui le donne toujours nettement battu dimanche dans les urnes. Avantage Hollande aussi pour Philippe Waucampt du Républicain Lorrain pour qui François Hollande a été le plus présidentiel des deux en s'installant "comme le coucou dans le nid présidentiel sarkozien".

Débat en tout cas très tendu et très technique soulignent le Parisien et Aujourd'hui en France. Débat sous "Haute tension" pour le Figaro, c'est la Une. Paul-Henri du Limbert pour le Figaro a entendu hier soir l'affrontement entre "l'ancien et le moderne", l'ancien Hollande et ses vieilles lunes socialistes, le moderne Sarkozy et son discours responsable face aux nouveaux défis du monde, car pour le Figaro, Nicolas Sarkozy a remporté une victoire essentielle hier soir : il a apporté la preuve que le sortant pouvait être plus moderne que celui qui aspire à le remplacer. Pour le Figaro, les deux candidats ont donc proposé hier soir deux visions de la société française. Pour Yves Harté aussi dans Sud Ouest, deux idées de la France s'affrontaient hier, une France guerrière à la Sarkozy, une France couverte de plaies dans l'attente des baumes réparateurs pour un pays rompu, la France à la Hollande.

Une France aux deux visages, comme un miroir inversé d'une même génération, les deux France qui forment quand même rappelle Sud Ouest une même nation et un même pays qui au final, dimanche, choisira inconsciemment dans les urnes l'image tutélaire du candidat dans lequel ce pays profond se reconnaîtra le plus... Voilà, il n'y a plus qu'à voter, c'est la Une du gratuit 20 minutes...

Et ce débat hier soir, il a été très suivi à la télé, mais aussi sur les réseaux sociaux sur la Toile.

Lexpress.fr et lenouvelbos.com font revivre la soirée numérique avec une sélection de quelques-uns des plus percutants du demi-million de tweets échangés hier soir pendant le débat.

Le Parisien souligne que pour les supporteurs des deux candidats, il n'y avait qu'un seul objectif pour ce débat parallèle : cogner sur l'adversaire. D'un côté pour dénoncer Hollande "les yeux dans le rétroviseur", tweet signé Valérie Pécresse, de l'autre pour tacler Sarkozy comme Cécile Duflot qui ironise dans un tweet : "ramer pendant le débat, c'est le seul truc écologique de Sarkozy"...

Et nouvelobs.com a même décerné des "tweets d'or", il y en a un d'un journaliste américain de Newsweek : "Hollande combatif, pas de Flanby ce soir"... On en trouve aussi un autre qui aurait bien mérité un tweet d'or : "Sarkozy, premier homme à se casser les dents sur un Flanby". Un débat donc à suivre sur Internet, sur Twitter, ou en direct sur les sites internet des grands journaux ou sur les sites d'information avec des commentaires et des décryptages en direct, car pour Daniel Schneiderman du site Arrêt sur Images ce matin dans Libération, c'était aussi l'événement hier soir, suivre le débat à la télé, c'est devenu presque secondaire... D'une certaine façon, jamais la télé n'a été ainsi réduite à son rôle de pur spectacle, comme si on assistait à un nouveau partage des tâches. L'image à la télé, les débats de fond en parallèle sur les sites d'information.

Enfin un clin d'oeil, et on revient à la presse.

"Le sortant n'a pas dit son dernier mot" : l'Equipe, habituée de tous les terrains de sport, fait ce nouveau clin d'oeil ce matin, toujours à la Une... Ce n'est pas un hasard si ce mot de "sortant" est en gras à la Une de l'Equipe qui s'amuse visiblement à faire allusion à un autre match qu'à un match de foot...

"Stigmatisés, paroles de Roumains"

Le choix du matin sur le Web, c'est un Webdocumentaire
qui donne la parole aux Roumains venus s'installer en France. Un film qui raconte 8 parcours de vie, et la
possibilité de contribuer en ajoutant son témoignage... son histoire...

Sa parole, pour venir
augmenter ce très beau travail documentaire
à regarder sur le Web. Ca s'appelle
"Stigmatisés, paroles de Roumains".

8 portraits à découvrir
dans Paroles de Roumains. Etudiante, artiste ou sportive de haut niveau, ouvrier,
journaliste ou médecin. Vous découvrirez leurs histoires. Installés depuis
longtemps en France, certains se sentent parfaitement intégrés, d'autres
cherchent encore leur place. Mais tous sentent un regard différent se poser sur
les étrangers, et sur les roumains en particulier. Une stigmatisation qu'ils
évoquent dans ce travail de reportage qui sonne juste et sans clichés, sensible mais
sans sensiblerie.

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