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Le dernier conseil des ministres, l'autre match de la présidentielle : TF1 devancée par France2

Le dernier conseil des ministres, "l'alternance" des gardes du corps, le protocole et la Première dame, les salaires des grands patrons sur la sellette. Egalement au sommaire : le match de l'information entre TF1 et France 2 qui tourne de plus en plus à l'avantage du service public.
Article rédigé par Jean-Christophe Martin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
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Et d'abord la politique avec un Conseil des ministres très particulier ce matin...

C'est le dernier pour le gouvernement Sarkozy... A quoi va-t-il ressembler ce Conseil des adieux ? Selon Frédéric Gerschel dans le Parisien et Aujourd'hui en France, on va examiner quelques textes purement techniques, mais il y aura surtout de l'émotion pour l'équipe sortante.

Tout le monde aura l'oeil sur Nicolas Sarkozy pour guetter ses derniers gestes, ses derniers mots, ses derniers conseils avant qu'il se mette en retrait de la vie politique.

Pour la petite histoire, certains ministres ont prévu d'arriver plus tôt que d'habitude pour faire quelques photos-souvenirs. Nadine Morano va récupérer le petit carton à son nom pour le faire dédicacer par le président, elle le rangera avec le carton de son premier conseil des ministres qu'elle a aussi mis de côté.

Et puis le personnel de l'Elysée devra être vigilant : Frédéric Mitterrand avoue au Parisien qu'il va "piquer" quelques souvenirs, des enveloppes et quelques crayons...

Toujours dans les à-côtés de la présidentielle, c'est l'alternance aussi pour les gardes du corps du président...

C'est raconté dans le Figaro par des responsables policiers. le candidat "normal" va bientôt se retrouver dans la peau d'un président hyperprotégé. Pour l'instant, sa protection est restée la même qu'avant son élection, avec 15 gardes du corps. Mais le jour de son investiture, le dispositif sera renforcé.

Actuellement, 80 policiers du Groupe de sécurité de la présidence de la République sont attachés à la protection de Nicolas Sarkozy. Et pour eux aussi donc, ça va être l'alternance : comme le veut la tradition, ils seront presque tous mutés dès la passation des pouvoirs. Même chose d'ici mardi pour les officiers de sécurité rattachés à Matignon et aux ministres du gouvernement sortant.

Un grand jeu de chaises musicales dans la coulisse, ce sera "le changement maintenant" version policière pour au moins 200 gardes du corps. Un haut responsable policier explique que les équipes de protection rapprochée sont chamboulées à chaque alternance pour éviter notamment que s'installe une routine qui pourrait être dangereuse.

Une autre question toujours en marge de l'élection : le casse-tête du protocole pour la première dame...

François Hollande et Valérie Trierweiler forment le premier couple non marié qui entre à l'Elysée et toujours selon le Figaro, le Quai d'Orsay planche déjà sur la question. Quelle formule par exemple sur les futures listes et les invitations entre grands de ce monde ? Madame Trierweiler, compagne du président, ou bien Madame Trierweiler-Hollande, conjointe du président ?

Le temps presse puisque les premiers rendez-vous internationaux vont arriver très vite, le premier le G8 dès le 18 mai. Les Anglais par exemple ont réglé le problème avec un mot nouveau, "spouse" pour nommer les conjoints quel que soit leur statut.

Les revenus des grands patrons, il en est à nouveau beaucoup question ce matin dans la presse...

Le salaire des grands patrons sur la sellette : c'est le dossier du Parisien et d'Aujourd'hui en France. C'est dans l'air du temps hollandais : le président élu s'apprête donc à réduire le salaire du président et des ministres. Dans la foulée, comme prévu dans ses "60 propositions", il devrait plafonner le salaire des patrons des entreprises contrôlées par l'Etat, comme EDF, Areva ou GDF Suez.

Comment ? En fixant un écart maximal de un à vingt entre le salaire le plus bas et le plus haut. Alors qui va devoir se serrer la ceinture, le Parisien a fait ses calculs. Premier concerné, Henri Proglio, le PDF d'EDF, qui gagne en brut 1 million 600 000 euros par an, soit actuellement 65 fois plus que le plus bas salaire de l'entreprise... Concerné par la réforme, son salaire subirait une baisse de près de 70 pour cent...

En revanche, Guillaume Pépy, le président de la SNCF, avec 250 000 euros annuels, gagne "seulement" 10 fois plus que le plus bas salaire de son entreprise, il n'est donc pas concerné.

Les autres exemples dans ce dossier du Parisien, avec une question importante, c'est l'une des inconnues de cette réforme : à qui s'appliquera vraiment le nouveau barême ? Car le président ou le PDG n'est pas toujours le cadre le mieux payé d'une entreprise, et on s'interroge par exemple sur le sort qui sera réservé aux membres des comités de direction. Question qui n'a pas encore de réponse.

En tout cas il n'y a pas qu'en France que l'air du temps se rafraîchit pour le salaire des patrons, un coup de froid qui traverse la Manche : le Figaro annonce la démission du PDG de l'assureur Aviva, il prend acte du vote des actionnaires contre son augmentation.

A Londres raconte le Figaro, ce n'est pas l'arrivée au pouvoir d'un socialiste qui fait trembler les dirigeants, mais c'est le "printemps des actionnaires", la contestation vient de l'intérieur avec curieusement les mêmes effets au même moment.

Le Figaro décrit ces "fat cats" comme on appelle là-bas les barons de la City, des "gros matous" qui rasent les murs dans la capitale européenne de la finance. Là-bas aussi, dans un autre contexte, sous la pression de l'opinion publique et des actionnaires, l'heure des comptes est arrivée. Ce que confirme aussi côté français un tableau publié dans les Echos : "la crise écorne les salaires des patrons du CAC 40"...

Toujours en feuilletant la presse, une nouvelle pièce versée au dossier dans l'affaire Karachi...

C'est un document qui embarrasse le camp Balladur, c'est ce qu'affirme le Parisien qui publie le fac-similé d'un bordereau, pièce capitale dans l'enquête sur le volet financier de l'affaire Karachi, c'est ce que souligne Thibaut Raisse dans le Parisien.

Ce bordereau apporte la preuve d'un retrait en liquide de 10 millions de francs en avril 95 par un prête-nom à Genève. Le même mois, le compte de campagne d'Edouard Balladur était crédité de la même somme.

Selon le Parisien et Aujourd'hui en France, qui évoquent à nouveau dans cet épisode le rôle d'intermédiaire de Ziad Takieddine, ce document conforte aux yeux des juges les soupçons de financement occulte de la campagne Balladur en lien avec des rétro-commissions sur des contrats d'armement.

Pendant la campagne électorale, il y a eu un autre match, le match des audiences à la télé...

Le Figaro fait le bilan ce matin : devancée par France 2, la rédaction de TF1 doit réagir. Selon le Figaro, après le succès de la présidentielle pour le service public, l'onde de choc se propage jusqu'au 20 heures de TF1. Car lundi soir, il s'est produit un petit événement : pour la première fois de son histoire, le 20 heures de France 2 a fait quasi jeu égal avec celui de TF1. Et on reparle de changement à la rédaction de la Une, voire à la présentation du 20 heures.

L'invité de l'Hyper revue de presse : Pascal Josèphe, président
du cabinet de consultants I.M.C.A., et ancien de TF1, France 2, France 3
ou encore France 5, pour parler de ce match de l'information entre TF1 et
France 2, un match qui tourne de plus en plus à l'avantage du service
public.

La chronique d'Anne-Elisabeth Lemoine : l'adieu aux tweets d'Eric Besson.

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