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La grève, courte ou longue, et du rififi dans la musique

Article rédigé par Jean-Christophe Martin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

Et pour commencer un petit tour des unes de ce jour de grève...

Est-ce que ça va durer ? la question à la une du Parisien-Aujourd'hui en France, c'est finalement celle que tout le monde se pose ce matin.
Car maintenant les grévistes sont face à l'opinion titre le Figaro, pour Libération l'enjeu maintenant que la grève a commencé, c'est "La négo ou le chaos"... Est-ce que ça va durer se demandent aussi les syndicats, puisqu'ils sont eux aussi face au risque de l'enlisement, c'est la une des Echos, et France Soir rappelle de son côté que c'est vous qui payez l'addition de la grève, c'est le titre à la une... Selon les calculs de France Soir, les salariés du privé sont les dindons de la grève, qui va leur coûter en moyenne 100 euros par jour s'ils veulent continuer à travailler, en tout cas pour tous ceux qui sont tributaires des transports en commun.

Est-ce que ça va durer : pour la République du Centre, un étonnant paradoxe se dessinait pourtant hier soir avec les dernières propositions de la CGT au ministre du Travail : jamais une grève n'a été annoncée aussi dure dit Jacques Camus dans la République du Centre, et jamais les protagonistes n'ont paru aussi pressés d'en sortir.
C'est un peu ce qui se dessine dans beaucoup de vos journaux, qui évoquent déjà la sortie de crise alors que la crise commence.
Tenir sur le fond, mais aménager la forme est-ce le sésame de la sortie de crise se demande Hervé Chabaud dans l'Union de Reims, personne dit-il n'a intérêt à l'enlisement.
Il ajoute que la fenêtre du dialogue est ouverte à l'espagnolette et il conclut optimiste : tout le monde n'attend qu'une chose, qu'elle s'ouvre en grand...
Pour Libération aussi il y a des marges de manoeuvres du côté des patrons pour négocier entreprise par entreprise, et on est plus proche de la recherche d'un compromis honorable que d'un bras de fer stérile à l'ancienne.
Même son de cloche pour Pierre Taribo dans l'Est républicain avec cette image parlante : aujourd'hui, au premier jour de grève, c'est un peu du surplace comme dans un vélodrome où chacun attend que l'autre bouge, et si chacun roule des mécaniques, personne dit-il ne souhaite pourrir la situation.
La Croix retient aussi qu'une ouverture des négociations se dessinait hier soir, pour la Tribune effectivement Gouvernement et syndicats cherchent une issue à la grève. L'Humanité un peu seule comprend plutôt que le gouvernement refuse la discussion et choisit la tension. La Grève totale titre l'Humanité à la une, avec en photo un drapeau rouge bien sûr planté entre les rails d'une voie ferrée déserte.

Enfin parmi les conséquences de la grève, les quotidiens gratuits Metro, Matin Plus et Direct Soir, distribués essentiellement près des stations de transports en commun, ont renoncé à paraître aujourd'hui. Du côté de Metro, on explique qu'on préfère mettre le paquet sur une édition spéciale web.
En revanche 20 Minutes doit sortir normalement, mais il sera distribué plus largement que d'habitude.
Absent des kiosques aussi ce matin le quotidien sportif l'Equipe, où les salariés sont en grève pour un conflit interne sans rapport avec les autres mouvements sociaux.

Tout autre chose, du rififi entre les radios et l'industrie du disque...

Oui c'est trop pas cool... c'est le cri que les adolescents devraient pousser le 1er janvier, prévoit Libération.
Car ils risquent de se retrouver d'un seul coup privés de leurs hits préférés. Les radios qui menacent de couper le robinet à musique. Non pas dit Libération parce qu'elles ont pris conscience des ravages de Tokyo Hotel et autres Rihanna sur la jeunesse française, mais c'est la conséquence d'un autre bras de fer dans l'actualité, avec l'industrie du disque. La raison de la grogne, les majors du disque ont décidé une augmentation de près de 40 pour cent des droits à reverser aux artistes et aux producteurs.
Explication selon Libé : laminée par le téléchargement illégal, l'industrie du disque se cherche d'autres sources de revenus, et au-delà, un patron de radio y voit l'échec annoncé de la commission Olivennes qui planche justement sur un dispositif anti-piratage.
Conséquence en tout cas, pour éviter de payer plus, les radios menacent de diffuser moins voire beaucoup moins de musique. Ouais c'est vraiment trop pas cool comme dit Libé...

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