Cet article date de plus de dix ans.

La bataille des télécoms

Les Echos racontent ce matin les dessous de la bataille pour le rachat de SFR.
Article rédigé par Jules Lavie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (©)

C'est une bataille
financière, politique et une bataille de communication qui a eu lieu autour du
rachat de SFR. Tout s'est joué en fait
en quinze jours, "deux semaines folles" d'après Les Echos . Cela
commence le 10 février, quand les patrons de Numéricable et Vivendi, maison mère
de SFR se rencontrent. Patrick Drahi, le PDG de Numéricable vient alors
proposer le rachat de SFR que Vivendi entend placer en bourse d'ici l'été pour
sortir progressivement de son capital. Jean René Fourtou,
patron de Vivendi trouve la proposition intéressante et l'offre de Numéricable
est dévoilée le 23 février, un dimanche soir. Tout semble rouler sauf que
quelques heures plus tôt, Bouygues a pris connaissance de cette offre et entend
bien entrer en jeu, ne serait-ce que pour éviter de voir sa filiale télécom, en
mauvaise posture financière, se faire avaler par son ennemi, Free.

Débute alors une
grande bataille en coulisses. Bouygues sait que son offre sur SFR risque de
coincer, parce que la fusion des deux opérateurs pose deux problème majeurs :
la nouvelle entité serait trop grosse aux yeux du gendarme de la concurrence et
elle disposerait d'un double réseau qui au final serait ramené à un avec
d'importantes suppression d'emplois à la clef. Pour Bouygues, il faut donc
convaincre les pouvoirs publics. Le géant du BTP déploie alors "un
dispositif de communication impressionnant " selon les Echos :
journalistes influents, membre du conseil de surveillance de Vivendi sont
approchés. Et surtout, les politiques sont sollicités. Bingo! Martin Bouygues
décroche un soutien précieux : celui d'Arnaud Montebourg. Reste à régler les
questions d'emplois et de concurrence.

Et c'est là que Free
arrive! La veille du dépôt des offres, les dirigeants de Free et de Bouygues se
rencontrent. Pourtant ennemis commerciaux jurés, " les uns et les autres
sentent qu'il y a un coup à joue "r expliquent les Echos. Bouygues a
besoin d'argent, Free d'un réseau.  En
trois jours, les deux opérateurs tombent d'accord : Bouygues cèdera son réseau
à Free. Fini le problème de doublons ! Fini le problème de l'emploi et
celui de la concurrence ! Bouygues prend alors l'avantage sur son
concurrent Numéricable qui va sortir une dernière carte de sa manche : la
bataille psychologique, la défiance vis à vis de Free. Free c'est l'opérateur
qui a chamboulé ces dernières années le monde de la téléphonie en France, en
taillant des croupières à ses concurrents qui lui en gardent rancune. Et ça,
Numéricable le sait, et le fait valoir auprès des administrateurs de SFR. C'est la bonne stratégie : SFR choisit
au final d'entrer en discussion exclusive avec Numéricable, malgré tout le mal
qu'en dira encore dans les médias Arnaud Montebourg.

 

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