Cet article date de plus de treize ans.

Deux guerres, un doute

Article rédigé par Jean-Christophe Martin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

DANS LA PRESSE CE MATIN, un mot qui n'est pas un bon mot...

"L'heure est grave. Il faut se préparer au pire, prévient Bernard Kouchner. Et il lâche le mot, le mot qui tétanise : "La Guerre". Les causes du cataclysme ? L'Iran évidemment ? Et non, bien pire, Jospin qui a canonné la Royal, Royal a dépêché ses porte-flingues... La guerre des roses menace... La guerre des Roses, oui, car la guerre de Kouchner, ce n'est qu'une histoire de bombe en Iran, et d'Américains en Irak. Des guerres très loin de chez nous. On respire, on avait craint le pire : vous imaginez, si Jospin avait la bombe ?"

Voilà, ce n'est pas de la politique-fiction, c'est l'éditorial de Francis Brochet ce matin dans le Progrès à Lyon, il faut dire que la presse se partage aujourd'hui entre la guerre socialiste et les risques de guerre avec l'Iran.
Evidemment, s'il y en a une qui peut faire sourire, surtout à droite, l'autre beaucoup moins.

La guerre socialiste d'abord... et la querelle Jospin-Royal, pour la suite du feuilleton, on file toujours la métaphore biblique dans la presse. Crucifiée par Jospin sur le Golgotha du politique, Ségolène Royal madone du socialisme emprunte les mots de Jésus pour absoudre Lionel : c'est L'Union à Reims qui commente ainsi la riposte de Ségolène Royal...
Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font... sermonnait hier Ségolène Royal pour commenter le livre-brûlot de Lionel Jospin. Pour Libération, c'est Sainte-Ségo qui donne l'absolution...
Dans Sud-Ouest, la bible toujours, Jospin plus prompt à voir la paille dans l'oeil etc...

Du coup, le socialiste Benoît Hamon, sans doute énervé par toutes ces bondieuseries et ces querelles de chapelles, demande que le PS redevienne un parti laïque pour en finir avec l'idôlatrie ou la diabolisation de Ségolène... Refaire du PS un parti laïque, ça on ne savait quand même pas que c'était la priorité...

L'AUTRE GUERRE, redoutée celle-là, c'est la guerre de Kouchner...

La guerre de Kouchner titre Libération, puisque c'est Bernard Kouchner qui a employé le mot pour souligner l'aggravation de la crise nucléaire avec l'Iran : du coup le Figaro s'inquiète de la colère de l'Iran contre la France... et revient sur la polémique déclenchée par le ministre des Affaires étrangères.
Non seulement l'Iran se fâche, mais le Figaro évoque aussi pudiquement le trouble chez les partenaires européens de la France, spécialement à Berlin : l'Allemagne tient même à faire une mise au point, en rappellant qu'il n'y a qu'une option sur la table à ce jour : la diplomatie...

Pour Pierre Taribo dans l'Est républicain, pas de doute, Bernard Kouchner a été léger, maladroit et c'est un très sérieux dérapage. Il ajoute que lorsqu'on est un homme politique responsable, on n'avance pas les hypothèses de guerre de façon aussi hasardeuse...
Il estime encore que la stupéfiante déclaration du ministre ne fait que confirmer le vrai problème et le changement de cap : l'alignement de la politique de la France sur celle des Etats-Unis. Même tonalité dans l'Humanité qui dénonce à la Une Kouchner l'incendiaire et l'alignement sur Washington jusqu'au délire.

ENFIN UN DOUTE, le doute de Laporte...

On parle rugby évidemment, Rien n'arrête la Chabalmania dit le Parisien, la Chabalmania qui déferle sur la France depuis son essai d'anthologie contre la Namibie, donc tout va bien pour Sébastien Chabal...

En revanche Bernard Laporte s'interroge sur son avenir nous raconte toujours le Parisien-Aujourd'hui en France...
Son avenir d'après-Coupe du monde... Secoué par un début de Mondial raté, l'affaire de la lettre de Guy-Moquêt et les enquêtes sur sa vie d'homme d'affaires, l'entraîneur des Bleus a l'impression de gêner selon le Parisien.
Si tout va bien dans le meilleur des mondes rugbystique et politique, il sera secrétaire d'Etat aux Sports dès le dernier essai marqué dans le Mondial...
Mais les récentes déclarations de David Martinon, porte-parole de l'Elysée, ont jeté un doute : pour le moment, pas de raison de changer d'avis... Tout est dans ce "pour le moment", bref pour le Parisien l'avenir de Bernard Laporte est bel et bien indexé sur le résultat des Bleus...

Chabal, si tu nous écoutes, on le disait au début, l'heure est grave, mais là c'est vraiment grave, Chabal, la France comptait déjà sur toi, n'oublie pas qu'en plus de la Coupe du monde, c'est maintenant l'avenir du gouvernement de la France que tu tiens entre tes essais...

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