Coup de coeur et coup de sang à Marseille
Les Unes du jour : "Tour de vis" à la Une des Echos, "Renault dégraisse à la chaîne", c'est le titre de Libération, et au-delà du cas Renault, c'est "La débâcle de l'automobile française" qui fait la Une du Parisien et d'Aujourd'hui en France... On reparle choc de compétitivité, on reparle de ces constructeurs français qui ont raté le choc de la mondialisation et qui payent des années d'erreurs stratégiques : bref, du déjà entendu, et comme le titre amèrement Libération, sur ce terrain-là "Renault fait concurrence à PSA".
Et puis ce sera sans doute la Une de la semaine : celle des Inrockuptibles. Après le feuilleton Depardieu des dernières semaines, c'est une Une-choc en forme de nécrologie, "1948-2013, c'était Depardieu", avec une belle photo d'un autre Depardieu, celui d'il y a pas mal d'années. Cruauté des Inrocks, qui expriment aussi leur tristesse et leur inquiétude pour leur "Gégé qu'ils ont tant aimé", celui d'avant, d'avant les frasques, l'exil fiscal, la Belgique et les déclarations d'amour à la "grande démocratie russe" qui soutient le régime syrien sanguinaire et qui emprisonne les chanteuses des Pussy Riot. Et ça, non, les Inrocks ne peuvent pas lui pardonner.
Dans la Provence, un coup de sang : Marseille a fêté en grande pompe samedi le lancement son année Capitale, Marseille capitale européenne de la culture 2013. Si vous y étiez, vous avez peut-être eu les larmes aux yeux quand la Bonne-Mère s'est drapée de lumière, vous avez sans doute été amusé, ému, bluffé par les spectacles qui ont scandé la soirée. Et bien "si vous avez aimé ça, vous êtes une bande de ploucs, de blaireaux et d'incultes, bref des Marseillais", oui des Marseillais, une bande de blaireaux incultes, c'est ce qu'écrit ce matin Sophie Manelli dans la Provence. Une charge violente à prendre bien sûr au second degré, car c'est pour interpeller ces médias parisiens accusés par la Provence de mépris pour la fête Marseille-Provence 2013. Une fête dans laquelle beaucoup de ces médias ont vu un pauvre spectacle, indigne de l'événement. Les explications de Sophie Manelli, qui signe cette tribune agacée, et même exaspérée, dans la Provence.
Marseille tient d'ailleurs déjà sa "revanche" : la Provence estime que la capitale culturelle a déjà gagné son pari de 2013 puisque le New-York Times vient de dévoiler son classement des sites du monde "à visiter d'urgence cette année" : Marseille y décroche la 2e place, juste derrière... Rio. Pour le New York Times, le label capitale de la culture de Marseille et les vertus de son "melting pot" en font "The french place to go". Dans ce palmarès, la Provence ne se prive pas de remarquer perfidement que Paris n'arrive qu'en 46ème position. Conclusion de la Provence : "Allez, Paris, on t'en... veut pas". Allez Marseille, très bonne année Capitale...
D'ailleurs, preuve de la vitalité marseillaise : une étonnante première médicale en matière de greffe du poumon...
Après le coup de sang, le coup de coeur. Mais avec un poumon, un poumon qui se gonfle et se dégonfle, il respire. Ce qui est hallucinant, c'est que ce poumon respire en-dehors d'un corps humain, il est enfermé sous une cloche en verre et branché à des tubes de plastique. Et ce n'est pas une scène de science-fiction, ni le laboratoire d'un nouveau Frankenstein, c'est une nouvelle technique expérimentée à l'hôpital Nord de Marseille et dévoilée à la Une de la Provence. Ce poumon est ventilé, maintenu en milieu stérile, perfusé, il reçoit des nutriments et des antibiotiques, bref, écrit la Provence, il est traité comme un malade à part entière.
Technique révolutionnaire et extrêmement prometteuse : car le temps de conservation de ce poumon est doublé par rapport à la technique actuelle de conservation dans la glace, jusqu'à 12 heures au lieu de six. Ce qui change absolument tout : pour l'instant, les chirurgiens soulignent dans la Provence qu'une greffe de poumon est toujours une course contre la montre.
L'équipe qui va greffer doit ainsi rejoindre celle qui fait le prélèvement, quel que soit l'endroit en France ou en Europe. Avec un délai de 12 heures au lieu de six, on passe de l'urgence absolue à une intervention semi-programmée, ce qui facilite considérablement l'opération, sans parler des économies sur l'intervention. Le poumon qui respire tout seul, une prouesse technologique qui fait de l'hôpital Nord de Marseille selon la Provence le numéro 1 français des greffes pulmonaires.
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