Chômage, perpétuel Waterloo. Et les deux vedettes inattendues du Web 2012 : Psy et le "poissonnier à une livre"
L'un des grands titres ce matin, c'est la nouvelle hausse record du chômage en novembre :
Combien de batailles la France a-t-elle mené contre le chômage depuis le premier choc pétrolier ? Dix, quinze, vingt. À chaque fois, ce fut Waterloo ou presque, c'est Rémi Godeau qui se désole dans l'Est républicain. Et il rappelle que pourtant l'Etat ne lésine pas, avec près de 90 milliards d'euros par an pour l'emploi et des contrats aidés en veux-tu en voilà. Au final pourtant, une misère sociale accrue pour les exclus, les inscrits de Pôle Emploi abonnés au RSA, des seniors trop tôt écartés, des jeunes paupérisés interdits de première expérience. Dans ce contexte, on ose à peine rappeler que le chômage n'est pas une fatalité.
Ces chiffres du chômage sont aussi l'occasion pour Libération d'emmener ses lecteurs "Dans la France des plans sociaux", à la rencontre de salariés qui se battent pour sauver leur entreprise et leurs emplois, et Vincent Giret rappelle dans Libération que l'histoire se répète pour la gauche... C'est le même enfer politique qui menace François Hollande, comme il y a près de trente ans, quand la gauche et François Mitterrand affrontait, déjà, le grand basculement d'un ordre économique, quand l'état-brancardier faisait face sans succès aux faillites spectaculaires de Boussac, de Creusot-Loire, de la Chapelle-Darblay ou de Manufrance.
Les Echos mettent en avant qu'avec les derniers chiffres annoncés hier, ce sont désormais un demi-million de jeunes qui sont frappés par le chômage.
"Le chômage, la grande peur de 2013", c'est le titre du Figaro, avec une courbe qui grimpe vers les sommets, une courbe que le Figaro choisit de faire commencer en mai 2012, l'élection de François Hollande, alors que comme l'explique d'ailleurs le Figaro la hausse ininterrompue a commencé non pas en mai 2012 mais il y a 19 mois. Pour autant, pour le Figaro, il serait temps d'arrêter de faire le coup de l'héritage, c'est une arme qui s'use chaque jour un peu plus et qui finit très vite par tirer des balles à blanc.
Le chômage, une "spirale infernale", c'est la Une de Sud Ouest et de l'Est républicain. Le Progrès a fait ses comptes, dans le Rhône, il y a "Cinquante chômeurs de plus chaque jour".
Egalement dans la presse les suites d'une initiative de l'école catholique qui déclenche une polémique...
Il y a eu d'abord un communiqué il y a quelques jours... Cette fois, c'est une lettre dévoilée par le Parisien et Aujourd'hui en France. Elle a été adressée avant les vacances par le secrétaire général de l'Enseignement catholique Eric de Labarre aux chefs d'établissement des 8300 lycées, collèges et écoles privés dont il a la charge. Il les invite, du primaire au lycée, à "prendre des initiatives" sur la question du mariage gay.
Eric de Labarre considère qu'il n'y a eu "aucun débat" et que c'est donc "de la responsabilité des éducateurs d'aider à la prise de conscience pour que chacun se détermine". Il souligne qu'il n'appelle pas à manifester le 13 janvier, mais qu'il veut seulement "poser un cadre".
Le Parisien souligne que même si les mots sont savamment pesés, cette lettre est "résolument engagée", loin de la relative neutralité habituellement observée par l'école libre.
D'ailleurs, avant la manifestation anti-mariage gay du mois prochain, des partisans du mariage gay y voient au contraire un appel déguisé à manifester. Pour un élu communiste cité dans le Parisien, il s'agit ni plus ni moins d'enrôler 2 millions d'élèves dans une "croisade", et des syndicalistes enseignants du privé considèrent que c'est leur "liberté de conscience qui est attaquée".
L'Humanité n'est pas en reste, Patrick Apel-Muller y dénonce dans l'éditorial une action de propagande de la part de l'Enseignement catholique, contre toute déontologie et contre le respect du financement public.
Enfin le Parisien affirme aussi par ailleurs que la mobilisation des jeunes croyants est en marche : des préparations à la confirmation, prévues le 13 janvier, ont par exemple été annulées pour permettre aux parents et à leurs enfants d'aller manifester.
Retour sur deux phénomènes qui ont marqué le Web en 2012...
Deux histoires incroyables évoquées dans M, le magazine du Monde. La première, c'est celle de Psy, cet artiste coréen auteur d'un clip déjanté, "Gangnam Style", dont personne n'a réussi à percer le secret, probablement le triomphe de l'absurde. Il restera en tout cas dans l'histoire de l'Internet comme la première vidéo à passer la barre du milliard de vues, tout ça pour une improbable "danse du cheval" qui a laissé perplexe plus d'un internaute...
Psy, un milliard de vues, sera-t-il détrôné par un poissonnier, c'est M, le magazine du monde, qui pose la question, car en cette fin d'année, la belle histoire d'un vendeur de poisson pakistanais changé en star planétaire a de nouveau chamboulé le Web...
Débarqué sans le sou du Pakistan il y a un an, Mohammed Shahid Nazir vendait du poisson sur les marchés londoniens. Et pour attirer le chaland, il faisait comme tous les poissonniers, il chantait.
Un air tellement particulier qu'il a été filmé par des passants, le film s'est retrouvé sur Internet. Il a fait tilt chez les dénicheurs de talents de la Warner. Le poissonnier a signé pour tourner un clip devenu un tube, "One pound fish", le poisson à une livre, pas cher, bon marché...
A écouter ici sur franceinfo.fr
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