Chirac : de la confiture à la déconfiture
A la une : la condamnation de Jacques Chirac vue par la presse étrangère et le meilleur de la musique rock 2011.
La revue de presse et du Web
la presse revient largement ce matin sur le cas Chirac, et spécialement la presse étrangère...
"La chute"... c'est le titre du Bild allemand... Chirac, le premier chef d'Etat français de l'après-guerre jugé et condamné souligne la presse allemande et italienne, depuis Pétain précisent cruellement le Times, le Guardian, ou encore le New York Times...
"Liberté, égalité, mais pas impunité" : c'est le titre à la une du site Internet du magazine anglais The Economist... La condamnation de Chirac, "une décision extraordinaire"souligne The Economist, "un jugement qui envoie un puissant message à la classe
politique : le présage de la fin d'une culture de l'impunité très française. Pour la première fois, avec ce jugement, il y a le sentiment que les politiciens français peuvent être traités sur un pied d'égalité avec les autres mortels".
Retour en arrière : l'hôtel de Ville de Paris en 1985, des valises de billets, des dizaines de millions baladeurs prélevés sur les marchés publics prêts à remplir les caisses du RPR de Jacques Chirac... Un maire qui n'était pas un ingrat : la preuve sur les listings de la mairie, les fameux emplois fictifs, y compris des amis dans le besoin, des écrivains et même un danseur de ballet...
C'est le début de l'éditorial impitoyable du Guardian sur son site internet, le Guardian qui dresse ainsi le tableau de la Chiraquie des années 80.
Pour le Guardian, la justice a donc finalement rattrapé "l'homme dont les doigts avaient si évidemment trempé dans le pot de confiture". Le Guardian, particulièrement perfide, enfonce le clou en faisant appel à un autre ancien président français, Valéry Giscard d'Estaing, en rappelant que Giscard aime répéter que "Chirac, c'est le genre d'homme qui peut avoir la bouche pleine de confiture, les lèvres dégoulinantes de confiture, ses doigts couverts de confiture, le pot de confiture ouvert devant lui, et pourtant qui continue à nier avoir jamais touché à la confiture"...
Pour le Times de Londres, la condamnation de Chirac arrive trop tard pour lui et pour la France, mais l'essentiel pour le Guardian, c'est que même si elle a été lente, la main de la justice a fini par atteindre Chirac aussi, ce qui a encore de l'importance dans une démocratie...
Dans nos journaux français, juste quelques titres pour résumer la tonalité générale : "justice tardive" pour le Journal du Centre, mais pour Midi Libre "condamnation historique", "Ca finit mal" : la Une du Parisien et d'Aujourd'hui en France.
Du côté des magazines, une fin d'année en musique pour les Inrockuptibles...
Comme chaque année, le "best of musique", un hors-série des Inrocks avec un CD à mettre sous le sapin... C'est la bande-son de 2011 vue par les critiques des Inrocks... Les 100 albums de l'année, en partenariat avec France Info.
Numéro un de ce palmarès: le groupe The Black Keys. Si vous ne connaissez pas, vous connaîtrez bientôt : il sera dans tous les stades, dans toutes les boums, dans la salle d'attente de l'ostéophathe, la tête de votre petite soeur et même dans les jambes de mamie, il paraît que tout le monde succombe...
Au fait au terme d'une année folle sur le front de l'actualité, quelle place reste-t-il pour la musique se demande Christophe Conte dans les Inrocks... Que valent les bilans si frivoles de nos disques préférés quand le bilan de la planète est dans le rouge vif ?
Il reste le pouvoir de la musique pour nous arracher à la crise... Des Beatles à The Black Keys, les temps changent, l'ivresse reste la même... Alors avec les Inrocks et France Info, bonne lecture, bonne musique et bonne fin d'année...
La presse à la Une
"Baby-blues à la maternité des Lilas", c'est le titre du reportage signé Charlotte Rotman ce matin dans Libération...
L'avenir de cet hôpital "alternatif" des Lilas en Seine-Saint-Denis près de Paris est menacé par la vétusté des locaux. Un hôpital très emblématique de la cause des femmes, et les menaces sur son avenir provoquent tout un élan de solidarité.
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