Caisse noire, Kadhafi en médiateur et menaces sur les pâtes
Avec d'abord du nouveau dans la presse sur l'affaire de la caisse secrète du patronat...
Tout homme a un prix, un syndicaliste n'est pas incorruptible.
C'est la citation qui barre la Une de Libération... Au moins les choses sont claires : depuis les révélations sur la caisse noire de l'UIMM, l'Union des Industries et des métiers de la Métallurgie, une branche du MEDEF, on se demandait où allait tout cet argent, des centaines de millions d'euros mis de côté en toute discrétion...
Une réponse dans Libération : pour la première fois dit Libé, un syndicaliste raconte à visage découvert comment un représentant du patronat a tenté en vain de le corrompre dans le cadre de discussions sociales.
Le syndicaliste qui brise la loi du silence est un ex-cadre de Thomson, représentant de la CFTC.
Jean-Claude Duret raconte comment on lui a discrètement proposé de l'argent pour qu'il soit sage dans une réunion où des syndicalistes avaient pour principale mission de se coucher face aux exigences du patronat.
Mais selon sa version, il a refusé, ce qui a sonné le début des ennuis : mis à l'écart au sein de la CFDC, débarqué de Thomson, il a déposé plainte pour discrimination syndicale, sa plainte vient d'être validée, il est prêt selon Libération à tout déballer devant les tribunaux.
Denis Gautier-Sauvagnac, l'homme par qui le scandale est arrivé, l'ex-négociateur en chef du MEDEF, toujours sous le coup d'une enquête pour des retraits d'argent douteux et massifs, appelait ça très joliment "fluidifier les relations sociales" rappelle Laurent Joffrin dans son éditorial dans Libération et il ajoute : comme on l'avait facilement deviné, c'était de la corruption pure et simple... l'argent noir de l'ancien Comité des Forges ne servait pas seulement pour les bonnes oeuvres, mais aussi pour acheter les consciences.
Bref du scabreux, autrement dit "du liquide pour lubrifier les rapports" titre aussi Libération...
Je vous signale que l'Express fait aussi sa Une ce matin sur la Caisse noire des patrons, et révèle comment fonctionne tout un système de renvois d'ascenseurs et de petits cadeaux entre amis entre syndicalistes, patrons et politiques... Un jour la valise de billets, le lendemain un terrain cédé à prix d'amis, sans oublier les fausses factures et les emplois plus ou moins fictifs, en échange de quelques signatures bienvenues au bas des protocoles sociaux... C'est ce qu'on appelle plus proprement le paritarisme, ou comme dit l'Express moins proprement acheter la paix sociale...
Du nouveau aussi ce matin dans l'affaire de l'Arche de Zoé...
L'arche des Zozos dit le Canard Enchaîné, pour qui l'indignation de l'omniprésident Nicolas Sarkozy et de sa secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme Rama Yade face aux Pieds nickelés de l'humanitaire vise d'abord à masquer les dysfonctionnements du gouvernement dans cette affaire. Est-ce que les zozos de l'Arche de Zoé vont devenir les nouvelles infirmières bulgares ?
Le Parisien-Aujourd'hui en France révèle que Khadafi s'invite comme médiateur... Après l'affaire des infirmières réglée par la France, Khadafi voudrait en quelque sorte rendre la pareille, il se verrait bien dit le Parisien jouer un rôle vedette dans le nouveau feuilleton des humanitaires français emprisonnés au Tchad.
Quant au scénario et au dénouement de ce mauvais remake, dit le Parisien, ils sont aussi imprévisibles que l'est le guide lybien.
Une menace maintenant dans le Figaro...
Pauvre Don Camillo...
Lui qui aime tant pêcher par gourmandise dans la pub, il risque la pénurie, la pénurie de pâtes dans les rayons des super-marchés.
C'est le Figaro qui nous alerte : on savait déjà que les pâtes, produit alimentaire de base, connaissent une flambée des prix, conséquence directe de la flambée des prix du blé.
Premières victimes, dit le Figaro, les marques de distributeurs, certaines enseignes préviennent déjà les consommateurs de la rupture de stocks sur les pâtes premiers prix, la filière italienne ne livre plus et le marché ne prévoit pas d'accalmie avant la prochaine récolte de blé en juin prochain.
Le cours du blé dur a quasiment triplé, et c'est d'ailleurs la première fois que la production mondiale est inférieure à la demande.
Conséquence : rupture de stock ou flambée des prix, un seule exemple, en trois mois, 12 pour cent et ensuite 21 pour cent de hausse pour les pâtes préférées de Don Camillo...
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